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VIE ET ŒUVRE

parler de la ciselure. Je puis le lire et le relire ; mais l’intrigue et le dénouement, c’est pour lui le but principal[1]. »

À Paris Léon Nikolaievitch rencontra Tourgueniev, et cette rencontre les rapprocha un peu.

Ensuite Léon Nikolaievitch partit pour Londres, où il vit Herzen presque chaque jour. Ils causèrent beaucoup et dans leurs conversations ils abordèrent les questions les plus intéressantes. Malheureusement ni Herzen ni Tolstoï n’ont rien noté ni conservé de ces entretiens.

Dans les Souvenirs de Mme Toutchkov-Ogariev, il y a quelques lignes consacrées à cette entrevue.

« … Herzen reçut aussi la visite de L.-N. Tolstoï dont l’Enfance, l’Adolescence et la Jeunesse avaient fait du bruit. Herzen admirait ces œuvres, surtout il admirait l’audace de Tolstoï de parler de sentiments si délicats, si profondément cachés, que peut-être beaucoup ressentent, mais qui ne sont exprimés par personne. Quant à ses opinions philosophiques, Herzen les trouvait très faibles, vagues et souvent non fondées[2]. »

Nous pouvons en outre raconter le récit de la fille d’Herzen, Natalie Alexandrovna, qui se rappelle vaguement cette entrevue. Elle était alors petite fille mais avait déjà lu les premières œuvres de Tolstoï et les admirait. Ayant appris par son père

  1. Eugène Skyler, Souvenirs sur Tolstoï. Rousskaia Starina (l’Antiquité russe), 1890, p. 647.
  2. Rousskaia Starina (l’Antiquité russe), 1894.