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LÉON TOLSTOÏ

étaient terminées et la mienne fut la première qu’examina notre mentor. Il tâchait de lire, mais il essayait en vain de déchiffrer quelque chose dans les lignes qui montaient au ciel et s’embrouillaient, et il me remit mon travail en disant :

« — Lis, toi-même. »

« Alors, à haute voix je me mis à lire que la Russie se distingue des autres pays en ce que, pendant le carême, on y mange des crêpes ; parce qu’on roule sur les montagnes, et qu’à Pâques on peint les œufs.

« — Bravo ! me dit Léon Nikolaievitch et il se mit à lire le devoir de Nicolas pour qui la Russie se distinguait par « la neige », et chez Lise, par les « troïkas ».

« Le meilleur devoir était celui de notre aînée Varia. Pour nous récompenser de nos travaux du soir, Léon Nikolaievitch nous rapporta de Marseille, où il était allé pour je ne sais quoi faire, des couleurs d’aquarelle et nous donna des leçons de peinture.

« Léon Nikolaievitch passait presque toutes ses journées avec nous, nous donnant des leçons, participant à nos jeux, se mêlant à nos querelles, les réglant et tâchant de nous montrer qui d’entre nous avait raison et qui avait tort[1]. »

Citons encore le récit qu’a fait la sœur de

  1. S. Plaxine, le comte L.-N. Tolstoï et les enfants. Moscou, 1902, pp. 15-25.