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LÉON TOLSTOÏ

« L’état de la santé de Nicolas est toujours le même, mais ce n’est qu’ici qu’il faut espérer une amélioration, parce que le genre de vie qu’il a mené à Soden, le voyage et le mauvais temps ont dû, au contraire, lui faire du mal. Ici le temps est admirable ces trois jours, et ici on dit que le temps a toujours été beau. Il y a ici une princesse Galitzine qui habite le pays depuis neuf ans. Marie a fait sa connaissance et cette princesse dit qu’elle est venue ici dans un état beaucoup pire que celui de Nicolas, et, à présent, c’est une femme forte et tout à fait bien portante[1]. »

Mais le malade se sentait de plus en plus mal. Quelques jours avant sa mort il écrit à Diakov, à Paris ; son écriture est molle, tremblée, et il avoue lui-même que ses forces s’en vont :

« Je t’écris quelques lignes pour que tu saches où je suis. Ma sœur et moi passerons l’hiver à Hyères. Voici mon adresse ainsi qu’à Léon : Hyères, chez Mme Sénéquier, rue du Midi. Hélas ! il m’est impossible de venir à Paris. Ce voyage n’est pas pour mes forces. Je suis très faible. Quand tu arriveras et trouveras cette lettre, écris où tu es descendu, comment tu es arrivé, etc.

« Si nous ne pouvons nous voir, nous correspondrons.

« Tout à toi,

« Nicolas Tolstoï »[2].

  1. Lettre en français dans l’original.
  2. Ivan Zakharine : la Comtesse A.-A. Tolstoï, Messager de l’Europe, juin 1904.