prêt pour le départ, et le 29 les deux frères partirent pour Francfort.
Il est probable que des particularités marquantes donnaient à Léon Nikolaievitch un aspect très original. Nous avons déjà vu comment il avait effrayé Auerbach. À Francfort il se passa quelque chose de semblable. Voici comment le raconte sa tante A.-A. Tolstoï.
« Nous nous étions installés à Francfort. Un jour que nous avions la visite du prince Alexandre de Hesse avec sa femme, tout à coup la porte s’ouvre et paraît Léon Nikolaievitch, en costume des plus étranges, rappelant celui sous lequel on représente les brigands espagnols. Je fis un ah ! d’étonnement. Léon Nikolaievitch parut visiblement mécontent de mes hôtes et partit bien vite.
« — Qu’est-ce donc ce singulier personnage ? me demandèrent nos hôtes étonnés.
« — Mais c’est Léon Tolstoï.
« — Ah, mon Dieu ! Pourquoi ne l’avez-vous pas nommé ! Après avoir lu ses admirables écrits, nous mourions d’envie de le voir, me reprochèrent-ils. »
De Francfort, sur l’avis des médecins, tous les Tolstoï partirent pour Hyères. Mais cela ne guérit point le pauvre Nicolas Tolstoï, qui vécut peu de temps là-bas.
Quelques jours après leur arrivée à Hyères, Léon Nikolaievitch écrit à sa tante, Tatiana Alexandrovna, une lettre où se montre encore quelque espoir en la guérison de Nicolas Tolstoï.