Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 2.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
132
LÉON TOLSTOÏ

mande et moi à ma santé. Si je sacrifice cet automne, alors le prochain je dois être tout à fait bien. Soden est un magnifique endroit. Il n’y a pas encore une semaine que j’y suis et je me sens déjà beaucoup, beaucoup mieux. Nous vivons, moi et mon frère, dans un appartement de trois pièces, vingt gulden par semaine, et la table d’hôte un gulden, mais le vin est défendu. Vous pouvez juger par là quel endroit modeste est Soden. Mais il me plaît. En face de ma fenêtre il y a un arbre pas très beau, mais où il y a un oiseau qui chante chaque soir. Il me rappelle la maison de Novossielky. Transmettez mes respects à Marie Pétrovna, portez-vous bien, mes amis, et écrivez plus souvent. Il me semble que je suis à Soden pour longtemps, pour six semaines au moins. Je n’ai pas écrit en voyage, car j’ai été malade tout le temps. Encore une fois au revoir[1]. »

Le 28 juin 1860, L.-N. Tolstoï écrit à Fet, de Moscou, qu’il a décidé de partir pour l’étranger avec sa sœur et il lui demande de donner quelques ordres à la campagne concernant les chevaux.

Le 3 juillet, Léon Nikolaievitch, avec sa sœur Marie Nikolaievna et ses enfants, prenait le vapeur de Pétersbourg à Stettin pour Berlin. La maladie de son frère ne fut que le prétexte qui hâta son voyage à l’étranger. Depuis longtemps déjà il songeait à ce voyage. Son but était de voir ce qui se

  1. Mes Souvenirs, première partie, p. 333.