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VIE ET ŒUVRE

devait durer jusqu’à ce qu’un grand événement quelconque de la vie ou de l’histoire ne vînt frapper l’esprit et les sentiments de l’écrivain et provoquer son activité.

Revenons à la maladie de N.-N. Tolstoï. En route pour l’étranger, de Pétersbourg il écrit à Fet :

« Mes chers amis Afanassi Afanassiévitch et Ivan Pétrovitch, j’ai rempli ma promesse, même avant le terme : j’ai voulu vous écrire de l’étranger et je vous écris de Pétersbourg. Nous partons samedi, c’est-à-dire demain.

« J’ai consulté Zdékauer, c’est un médecin de Pétersbourg et pas du tout Berlinois, comme il m’avait semblé en lisant la lettre de Tourgueniev. On nous envoie aux eaux où se trouve maintenant Tourgueniev, à Soden, alors mon adresse reste Francfort-sur-Mein[1]. »

Ensuite Fet reçut une deuxième lettre de lui, datée de Soden.

« Sans attendre votre missive, je vous écris pour vous prévenir que je suis bien arrivé à Soden. Du reste, à mon arrivée, on n’a pas tiré le canon. Là nous avons trouvé Tourgueniev qui est vivant, bien portant, et si bien portant qu’il avoue lui-même qu’il est en bonne santé. Il a trouvé une petite Allemande quelconque et l’admire. Nous (je note cela pour le charmant Ivan Pétrovitch), jouons aux échecs, mais ça ne va pas : lui pense à son Alle-

  1. Mes souvenirs, première partie, p. 331.