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LÉON TOLSTOÏ

vent Fet, qui parle ainsi dans ses « Souvenirs. »

« Un soir, pendant le thé, nous eûmes la visite inattendue de L.-N. Tolstoï. Il raconta que les Tolstoï, c’est-à-dire lui, son frère aîné, Nicolas Nikolaievitch et sa sœur, la comtesse Marie Nikolaievna, s’étaient installés dans l’appartement meublé de Varguine, rue Piatnitskaia. Bientôt nos relations devinrent très amicales[1]. »

La vie de Léon Nikolaievitch à Moscou, pendant cette période (la fin des années cinquante), n’offre rien de particulier. Sa nature physique était en ce moment dans toute sa force et son épanouissement et l’entraînait au jeu, aux amusements, à l’ambition, et, en général, aux divers plaisirs mondains. Fet raconte que chez lui, le soir, il y avait parfois des duos pour lesquels venait une pianiste très amateur de musique, la comtesse Marie Nikolaievna Tolstoï, parfois accompagnée de ses deux frères, Nicolas et Léon, ou d’un seul, Nicolas, qui disait : « Notre petit Léon a mis de nouveau l’habit et la cravate blanche et est parti « au bal »[2].

« À cette époque les exercices de gymnastique étaient de mode pour les jeunes gens, et l’un des plus importants était le saut par-dessus un cheval de bois. Si l’on avait besoin de Léon Nikolaievitch à deux heures de l’après-midi, on n’avait qu’à aller dans la salle de gymnastique de la Grande Dmitrovka. Il fallait voir avec quelle animation, vêtu d’un

  1. Mes Souvenirs, Fet, 1re partie, p. 214.
  2. Mes Souvenirs, Fet, 1re partie, p. 216.