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LÉON TOLSTOÏ

souvenirs de Zagoskine. « Le 28 août 1828, dans le village de Iasnaia Poliana, chez le comte Nicolas Ilitch Tolstoï, est né un fils, Léon, baptisé le 29 par le prêtre Vassili Mojaiski assisté du diacre Archip Ivanov, du sacristain Alexandre Féodorov et du chantre Fédor Grigoriev. Les parrains étaient : le propriétaire du district de Bélevsk Semen Ivanovitch Iazikov et la comtesse Pélagie Tolstoï »[1]. Cette comtesse Pélagie Tolstoï était la grand-mère paternelle de Léon Nikolaievitch : Pélagie Nikolaievna.

Tels sont les maigres renseignements que nous possédons sur la naissance de Léon Nikolaievitch. Mais sur sa tendre enfance nous connaissons déjà beaucoup de choses intéressantes. Rarement biographe posséda des renseignements autobiographiques remontant si loin que celui qui écrit ces lignes. Dans ses Premiers Souvenirs, L.-N. Tolstoï rappelle les vagues sensations de l’emmaillotement, sensations se rapportant ainsi à la première année de la vie. Nous transcrivons ici ces souvenirs :

« Voici mes premiers souvenirs (que je ne saurais mettre en ordre, ignorant ce qui fut avant ou après ; pour quelques-uns même, j’ignore s’ils furent le rêve ou la réalité). Les voici. Je suis ligoté. Je veux délivrer mes bras, mais je n’y puis parvenir et je crie, je pleure, et mon cri m’est désagréable à moi-même, mais je ne puis m’arrêter. Quelqu’un

  1. N.-P. Zagoskine. Le Comte L.-N. Tolstoï étudiant, Istoriteskchi Viestnik (Messager historique), janvier 1894, page 87.