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VIE ET ŒUVRE

taine, et l’ordre de Vladimir du 4e degré. »

Du même document nous reconnaissons que le comte N.-I. Tolstoï se démit de ses fonctions à la Maison des orphelins militaires « pour raison de famille », le 8 janvier 1824.

Sa retraite prise, le comte N.-I. Tolstoï s’installa à Iasnaia Poliana. Il n’avait alors qu’un fils âgé d’un an, Nicolas, né en 1823. À la campagne l’accroissement de la famille fut très rapide : le 17 février 1826, naquit Serge ; le 23 avril 1827, Dmitri, et le 28 août 1828, Léon. Cette vie paisible et douce à la campagne dura peu. En 1830, après avoir mis au monde une fille, Marie (7 mars), la comtesse mourait laissant son mari avec cinq enfants. Après la mort de la mère, les enfants furent élevés par une parente éloignée : Tatiana Alexandrovna Ergolski, dont nous avons déjà parlé, qui avait été élevée dans la maison du grand-père, le comte I.-A. Tolstoï.

Dans la famille Tolstoï, il s’est conservé un épisode curieux de la vie du père de Léon Tolstoï. En 1813, après le blocus d’Erfürth, le père de L. Tolstoï fut envoyé à Pétersbourg, avec des dépêches. Au retour, près du village de Saint-Oby, il fut fait prisonnier avec son brosseur, son serf, qui réussit à dissimuler dans ses bottes tout l’or de son maître. Pendant les quelques mois de sa captivité il ne se déchaussa pas une seule fois, afin de ne pas laisser surprendre son secret. Il s’était blessé à la jambe, mais tout le temps, il cacha son mal. Mais en