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LÉON TOLSTOÏ

m’était difficile de le comprendre. D’un autre côté c’était un excellent camarade, le cœur le plus honnête, et il est absolument impossible de l’oublier[1]. »

La bravoure militaire de Léon Nikolaievitch et ses hautes relations pouvaient lui assurer une belle carrière, en outre la publication de ses Récits de Sébastopol qui avaient attiré sur lui l’attention d’Alexandre ii et de l’impératrice Alexandra Feodorovna, qui, dit-on, pleura à la lecture du premier récit, pouvait l’y aider aussi. Mais ce même don littéraire mit fin à ces succès. L’obstacle à un avancement rapide fut la chanson de Sébastopol que voici :


Chanson de Sébastopol.

À la date du quatre
Le diable nous poussa
À reprendre les montagnes. (bis)
Le général, baron Vrevsky,
Houspillait Gortchakov,
Quand il se grisait ! (bis)
« Prince, prends cette montagne,
« Ne te querelle pas avec moi,
« Autrement je dénoncerai ! » (bis)
Toutes les grandes épaulettes
Se réunirent au conseil,
Même Platz-Bekok. (bis)
Le chef de police Platz-Bekok,
N’a jamais pu trouver
Ce qu’il fallait dire, (bis)
Longtemps on réfléchit et discuta ;
Les topographes écrivaient sans cesse
Sur une grande feuille, (bis)

  1. V. N. Nazariev : la Vie et les hommes des temps passés, Istoritcheskï Viestnik (Messager historique), novembre 1900.