« Veuillez agréer l’assurance de mes salutations sincères.
Mais les occupations littéraires n’absorbaient pas tout le temps de Tolstoï. Il menait la vie habituelle des officiers, était bon camarade, ce qu’attestent ses contemporains et ses amis. Dans les Souvenirs de Nazariev est cité le récit d’un ancien compagnon de Tolstoï à Sébastopol, qui se souvient de lui avec plaisir et du temps passé avec lui, dans la même batterie. Il s’est même reconnu dans un des héros des récits de Sébastopol.
« Je dirai, raconte avec un sourire heureux le vieillard, que Tolstoï, avec ses récits et ses couplets improvisés, animait tous et chacun dans les moments difficiles de la vie militaire. Il était l’âme de la batterie. Tolstoï est avec nous, et nous ne nous apercevons pas de la fuite du temps, c’est une gaîté générale sans fin… Le comte n’est plus là, il est parti à Simféropol, et tous sont tristes. Il disparaît pour un jour, pour deux, pour trois… Enfin, il est de retour… tout à fait comme l’enfant prodigue, sombre, maigre, mécontent de soi… Il me prend à l’écart et commence à se confesser. Il raconte tout : comment il a fait la noce, joué, où il a passé le jour et la nuit, et avec cela, croyez-vous, il se tourmente comme un vrai criminel… c’est même pénible à voir… Voilà quel homme c’était. En un mot un homme étrange, et, à vrai dire, il