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VIE ET ŒUVRE

née à soutenir la bravoure de nos troupes, une revue à bon marché (trois roubles) et populaire, afin que les soldats la lisent. Nous avons écrit le projet de la revue et l’avons présenté au prince. Cette idée lui a plu beaucoup et il a soumis à l’autorisation de l’Empereur notre projet avec une feuille d’essai, que nous avons composée. C’est moi et Stolipine qui avançons l’argent de l’édition. C’est moi qui suis le rédacteur en chef avec un certain Constantinov, qui a déjà édité le Caucase et qui a l’expérience de ces choses. Dans la revue, nous donnerons la description des combats, mais pas si sèche et si inexacte que dans d’autres feuilles ; les actes de bravoure, les biographies et les nécrologies des héros et principalement des humbles ; des récits militaires, des chansons de soldats, des articles populaires sur l’art de la guerre, l’artillerie, etc… Cette affaire me plaît beaucoup : 1o j’aime ce genre d’occupations ; et, 2o j’espère que la revue sera utile et pas tout à fait mauvaise. Tout cela ce n’est que des projets, tant que nous n’aurons pas la réponse de l’Empereur, et moi, j’avoue que je redoute cette réponse. Dans la feuille d’essai envoyée à Pétersbourg nous avons imprudemment placé deux articles pas tout à fait orthodoxes : l’un de moi, l’autre de Rostovtzev.

« Pour cette entreprise il me faut 1.500 roubles qui sont à la banque et que j’ai demandés à Valérien de m’envoyer. Puisque j’ai déjà trahi le secret, alors dis-le-lui.