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VIE ET ŒUVRE

« En 1871, je fus promu officier dans la 20e brigade d’artillerie, dans la même batterie et à la même stanitza Starogladovskaia où dix-sept ans auparavant servait le comte L.-N. Tolstoï. Cette stanitza Starogladovskaia, avec ces jolies femmes, ces braves Cosaques et « la maison du commandant entourée de hauts et vieux peupliers » décrits par le comte Tolstoï dans sa nouvelle célèbre les Cosaques, je l’ai connue pendant plus de vingt ans. De mon temps, vivait encore le souvenir de Léon Nikolaievitch (tous là-bas l’appelaient ainsi), et on montrait une vieille Marinka (l’héroïne de la nouvelle) et quelques vieux Cosaques, des chasseurs, qui avaient connu personnellement L.-N. Tolstoï et avaient chassé avec lui le faisan et le sanglier. On sait que l’un d’eux, dans les années 1880, alla à cheval de la stanitza à Iasnaia Poliana, pour voir Tolstoï. Dans la batterie, je trouvai le capitaine Frolov (maintenant décédé) qui avait connu Tolstoï quand il était sous-officier et qui racontait, entre autres, que, déjà à cette époque, le comte avait un extraordinaire talent de conteur et captivait tout le monde par sa conversation[1]. »

Dans le même récit, Ianjoul donne une brève caractéristique du chef direct de Léon Nikolaievitch, le commandant de la batterie. « Nikita Petrovitch Alexeiev était aimé et respecté de tous par sa bonhomie. Il avait la réputation d’un savant artilleur.

  1. Pour la Biographie de L.-N. Tolstoï, A. Ianjoul. Rousskaia Starina (l’Antiquité russe), février 1900, p. 335.