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VIE ET ŒUVRE

queur, qu’il envoie à la rédaction du Sovremennik, mécontent de soi à cause de la hâte du travail.

Une de ses occupations de ce temps était la lecture de la biographie de Schiller. Au retour d’une courte expédition dans l’aoul Khasaf-Iourt, Léon Nikolaievitch écrit dans son journal :

« Je remplace toutes les prières que j’ai inventées par le Pater noster. Toutes les demandes que je puis adresser à Dieu sont exprimées avec plus de dignité, plus de hauteur morale, par ces paroles : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »

Nous avons déjà dit quels désagréments avait causés à L.-N. Tolstoï l’irrégularité de ses papiers. Nous citerons encore un contre-temps qu’il éprouva au Caucase, par la même cause. Voici ce qu’il écrit à ce propos à sa tante Tatiana Alexandrovna, de Piatigorsk, en juin 1852 :

« Je ne vous parlais pas de cela dans mon avant-dernière lettre pour ne pas répéter une chose également désagréable à vous et à moi : c’est que j’ai un guignon constant dans tout ce que j’entreprends. Pendant cette expédition j’ai eu l’occasion d’être deux fois présenté à la croix de Saint-Georges et je n’ai pas pu la recevoir à cause du retard de quelques jours de ce maudit papier. J’ai été présenté pour la journée de 17 février (ma fête), mais on a été obligé de refuser à cause du manque de ce papier.

« La liste des présentations partit le 19 ; le 20 le papier était arrivé. Je vous avoue franchement que