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LÉON TOLSTOÏ

des principaux instigateurs de la révolte des Strélitz. La chute de la princesse Sophie força P.-A. Tolstoï à changer complètement de front et à passer du côté du tsar Pierre. Mais pendant longtemps celui-ci se montra très méfiant à l’endroit de Tolstoï. On raconte que souvent, pendant un festin, le tsar aimait à arracher la grande perruque de P.-A. Tolstoï, et à le frapper sur la nuque en lui disant : « Tête, tête, si tu n’étais si intelligente, depuis longtemps tu serais séparée de ton corps. »

La méfiance du tsar ne disparut pas même avec les prodiges militaires de P.-A. Tolstoï, lors de la deuxième campagne d’Azov (1696).

En 1697, le tsar envoya « des volontaires » à l’étranger, et Tolstoï demanda à partir pour étudier la marine. Deux années passées en Italie imprégnèrent Tolstoï de la civilisation européenne. À la fin de l’année 1701, il était nommé ambassadeur à Constantinople, poste très important et très délicat. Lors des complications de 1710-1713, Tolstoï fut deux fois emprisonné au château des Sept-Tours, c’est pourquoi ce château figure dans le blason des Tolstoï.

En 1717, Pierre Andréievitch Tolstoï rendit au tsar un service important qui consolida pour toujours sa situation. Envoyé à Naples où, près de cette ville, au château St-Elme se cachait le tsarévitch Alexis avec sa maîtresse Euphrosine, Tolstoï, aidé de cette dernière, réussit habilement à tromper le tsarévitch par la peur et les fausses promesses, et