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VIE ET ŒUVRE

Léon Nikolaievitch, avec sa modestie habituelle, mentionne cet événement dans la lettre à sa tante Tatiana Alexandrovna, du 28 octobre 1852 :


« Arrivé des eaux j’ai passé un mois assez désagréablement à cause de la revue que devait faire le général. Les exercices et le tir du canon ne sont pas très agréables, surtout parce que cela dérange la régularité de ma vie.

« Heureusement cela n’a pas duré longtemps et j’ai de nouveau repris mon genre de vie qui consiste dans la chasse, l’écriture, la lecture et les conversations avec Nicolas. J’ai pris du goût à la chasse au fusil et comme il s’est trouvé que je tire passablement, cette occupation me prend deux ou trois heures par jour. On n’a pas l’idée en Russie, combien et quel excellent gibier on trouve ici. À cent pas de chez moi je trouve des faisans et, dans l’espace d’une demi-heure, j’en tue deux, trois, quatre. Excepté le plaisir, cet exercice est excellent pour ma santé qui, malgré les eaux, n’est pas en très bon état. Je ne suis pas malade, mais je souffre très souvent de refroidissements, tantôt des maux de gorge, tantôt des maux de dents qui durent toujours, tantôt de rhumatismes, de sorte qu’au moins deux jours la semaine je garde la chambre. Ne pensez pas que je vous cache quelque chose, je suis, comme j’ai toujours été, d’une complexion forte, mais d’une santé faible. Je compte passer l’été suivant encore aux eaux. Si elles ne m’ont pas