Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 1.djvu/286

Cette page a été validée par deux contributeurs.
232
LÉON TOLSTOÏ

quels rapports je suis avec elles. Je dois t’avouer que c’est quelque chose qui ne m’intéresse nullement ici. Mais je me hâte de te satisfaire. Dans la batterie il n’y a pas beaucoup d’officiers, c’est pourquoi je les connais tous, mais très superficiellement, bien que je jouisse de la sympathie générale, parce que chez moi et Nikolenka, il y a toujours beaucoup d’eau-de-vie, de vin et de hors-d’œuvre. C’est sur les mêmes bases que s’est formée et se maintient ma connaissance avec d’autres officiers du régiment que j’ai rencontrés à Starï-Iourt (ville d’eaux où j’ai passé l’été) et dans une incursion à laquelle j’ai pris part. Bien qu’il y ait ici des gens plus ou moins distingués, comme j’ai toujours des occupations plus intéressantes que les conversations avec les officiers, je reste avec eux tous dans les mêmes rapports.

« Le lieutenant-colonel Alexiev, le commandant de la batterie où je dois entrer, est un homme très bon et très vaniteux. J’avoue que j’ai exploité ce dernier défaut et que je lui ai jeté de la poudre aux yeux. J’ai besoin de lui. Mais j’ai fait cela malgré moi et m’en repens. Avec un homme vaniteux on devient vaniteux soi-même. Ici, à Tiflis, j’ai trois connaissances. Je ne me suis pas fait d’autres relations, 1o parce que je ne le désire pas et 2o parce que je n’en ai pas eu l’occasion, puisque tout le temps j’ai été malade et que je n’ai commencé à sortir que depuis une semaine.

« La première personne avec qui j’ai fait connais-