femmes marchent, de belles et jeunes femmes, et les montagnes… Les Abreks courent dans la steppe et je vais, je n’ai pas peur d’eux, j’ai un fusil, la jeunesse, et les montagnes !…[1]. »
Au mois d’août il est de nouveau à Starogladovskaia. De la nouvelle les Cosaques, qui a un caractère autobiographique, nous pouvons nous faire une idée de la façon dont Léon Nikolaievitch vivait dans la stanitza ; les tentatives de rapprochement avec le peuple cosaque, la contemplation des beautés de la nature et la lutte intérieure incessante qui ne l’abandonne jamais et qu’il a présentée dans ses œuvres sous des couleurs si vives, voilà la vie de Léon Nikolaievitch qui correspond à cette période.
« Pourquoi suis-je heureux et pourquoi vivais-je auparavant ? » pensa-t-il. « Comment ai-je été exigeant pour moi et n’ai-je rien fait pour moi, sauf honte et douleur ? Et voilà, pour être heureux, il ne me faut rien ! »
« Et, tout à coup, brille devant lui une lumière nouvelle. — « Le bonheur, le voilà, se dit-il, c’est de vivre pour les autres. C’est clair. En l’homme se trouve le besoin du bonheur, donc il est légitime. En le satisfaisant d’une façon égoïste, c’est-à-dire en cherchant pour soi richesse, gloire, commodités de la vie, amour, il peut arriver que les circonstances surgiront telles qu’il sera impossible de satisfaire tous ses désirs. Alors ces désirs sont illé-
- ↑ Œuvres complètes du comte L.-N. Tolstoï. P.-V. Stock, éditeur, tome iii, les Cosaques, pp. 22-23-24.