qualités thérapeutiques. Nous empruntons la description de ces lieux à la lettre de L.-N. Tolstoï à sa tante, écrite à son arrivée là-bas, en juillet 1861.
« Nicolas est parti dans une semaine après son arrivée et moi je l’y suivis de sorte que nous sommes presque depuis trois semaines ici, où nous logeons dans une tente ; mais comme le temps est beau et que je me fais un peu à ce genre de vie, je me trouve très bien. Ici il y a des coups d’œil magnifiques, à commencer par l’endroit où sont les sources. C’est une énorme montagne de pierres l’une sur l’autre dont les unes se sont détachées et forment des espèces de grottes, les autres restent suspendues à une grande hauteur. Elles sont toutes coupées par les torrents d’eau chaude qui tombent avec bruit dans quelques endroits et couvrent surtout le matin toute la partie élevée de la montagne d’une vapeur blanche qui se détache continuellement de cette eau bouillante. L’eau est tellement chaude qu’on y cuit des œufs durs en trois minutes. Au milieu de ce ravin sur le terrain principal il y a trois moulins, l’un au-dessus de l’autre, qui sont construits d’une manière toute particulière et très pittoresque. Toute la journée les femmes tatares ne cessent de venir au-dessus et au-dessous de ces moulins pour laver leur linge. Il faut dire qu’elles lavent avec les pieds. C’est comme une fourmilière toujours remuante. Les femmes sont pour la plupart belles et bien faites. Le costume des femmes orientales, malgré leur pauvreté, est gracieux. Les