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LÉON TOLSTOÏ

royaumes de Kazan et d’Astrakhan, il se heurta aux peuplades montagnardes sauvages qui vivaient sur la pente septentrionale des monts du Caucase. Afin de lutter contre ces peuplades, vers le commencement du XIXe siècle on établit une longue file de bourgs cosaques, appelés stanitza sur la rive gauche du Térek et sur la rive droite du Kouban.

D’autre part, au sud du Caucase, le royaume de Georgie jusqu’alors indépendant avec son roi Héraclius ii, au commencement du XIXe siècle, se soumit à la Russie. Par des considérations politiques, la conquête des peuplades montagnardes vivant entre la Géorgie et la Russie fut jugée nécessaire, et cette conquête dura plus de cinquante ans.

Des stanitza des Cosaques sur le Térek et le Kouban, les Russes commencèrent à s’avancer peu à peu dans les montagnes. Mais le plus souvent ils se bornaient à des incursions : ils attaquaient les aouls montagnards, détruisaient les pâtûrages, enlevaient le bétail, prenaient autant de prisonnières qu’ils pouvaient, et, avec ce butin, retournaient dans leurs lignes. Les montagnards, de leur côté, ne leur en cédaient pas. Ils poursuivaient les détachements qui se retiraient après les incursions et leur infligeaient de fortes pertes par un tir très précis.

Ils se cachaient derrière les rochers, dans les forêts et les ravins étroits et parfois surgissaient tout à fait à l’improviste dans la stanitza elle-même, y faisant un affreux carnage, et emmenant dans la