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VIE ET ŒUVRE

lui parle de mon séjour à Kazan. Je ne vous en dis rien de crainte de me répéter, quoique je suis sûr que vous ne confondiez pas les deux lettres. Je me trouve très content jusqu’à présent de mon voyage. J’ai beaucoup de choses qui me font penser et puis le changement même des lieux est agréable. En passant à Moscou, je me suis abonné, de sorte que j’ai beaucoup de lectures que je fais même en voiture, puis, comme vous le savez bien, la société de Nicolas contribue beaucoup à mon contentement. Je ne cesse de penser à vous et à tous les miens ; je me reproche même quelquefois d’avoir quitté cette vie que me rendait si douce votre affection, mais il n’est qu’un retard et je n’aurai que plus de plaisir à vous revoir. Si je n’étais pressé j’aurais écrit à Serge, mais je remets cela au moment où je serai casé et plus tranquille. Embrassez-le de ma part et dites-lui que je me repens beaucoup de la froideur qu’il y a eu entre nous avant mon départ et de laquelle je n’accuse que moi[1]. »

Afin que le lecteur puisse comprendre les faits de la vie au Caucase qui rentrent dans la biographie de Léon Nikolaievitch, ainsi que ses récits du Caucase, nous dirons quelques mots brefs de ce qu’il faut comprendre par Caucase.

Quand l’empire moscovite, après s’être fortifié peu à peu, put lutter contre les Tatars et les repousser dans le Sud-Est ; quand il eut vaincu les royau-

  1. Lettre en français dans l’original.