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LÉON TOLSTOÏ

et devait y retourner au printemps. Léon Nikolaievitch saisit cette occasion et, au printemps 1851, il partit avec lui au Caucase. Ils quittèrent Iasnaia Poliana le 20 avril, s’arrêtèrent deux semaines à Moscou, et de là Léon Nikolaeivitch écrit à sa tante Tatiana Alexandrovna, à Iasnaia :

« J’ai été à la promenade de Sokolniki par un temps détestable, c’est pourquoi je n’ai rencontré personne des dames de la société que j’avais envie de voir. Comme vous prétendez que je suis un homme à épreuves, je suis allé parmi la plèbe, dans les tentes bohémiennes. Vous pouvez aisément vous figurer le combat intérieur qui s’engagea là-bas pour et contre. Au reste, j’en suis sorti victorieux, c’est-à-dire n’ayant rien donné que ma bénédiction aux joyeux descendants des illustres Pharaons. Nicolas trouve que je suis un compagnon de voyage très agréable si ce n’était ma propreté. Il se fâche de ce que, comme il le dit, je change de linge douze fois par jour. Moi, je le trouve aussi compagnon très agréable, si ce n’était sa saleté, je ne sais lequel de nous a raison[1]. »

De Moscou ils partirent pour Kazan où ils allèrent voir V.-J. Uchkov, le mari de leur tante, chez qui ils avaient vécu à Kazan, et une amie de cette tante, une femme très originale et très intelligente, la directrice de l’Institut de Kazan, Mme Zagoskine.

Chez cette dame Zagoskine, Léon Nikolaievitch

  1. Lettre en français dans l’original.