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VIE ET ŒUVRE

prise agréable puisque j’avais presque perdu l’espoir de le voir arriver chez moi. J’ai été si content de le voir que même j’ai négligé un peu mes devoirs ou plutôt mes habitudes.

« À présent je suis de nouveau seul, et seul au pied de la lettre. Je ne vais nulle part, je ne reçois personne. Je fais des plans pour le printemps et l’été, les approuvez-vous ? Vers la fin du mois de mai, je viendrai à Iasnaia, j’y passerai un mois ou deux et tâcherai d’y retenir Nicolas aussi longtemps que possible et puis d’aller avec lui faire une tournée au Caucase[1]. »

Et, parmi tous ces changements orageux, des plaisirs mondains, des accès de sensualité, des tziganes, de la chasse, tout d’un coup arrivent des périodes de piété et d’humilité.

Ainsi, ayant fait la communion avec beaucoup de ferveur, il écrit même sur ce sujet un sermon, qui sans doute ne fut jamais prononcé. Et en même temps, on y remarque les élans de l’écrivain consciencieux et artiste.

Dès 1850, il pensait écrire une nouvelle des mœurs tziganes. Un autre projet de cette époque était provoqué par l’œuvre de Sterne : le Voyage sentimental.

Une fois qu’il était assis près de la fenêtre il songeait et regardait ce qui se passait dans la rue : « Tiens, voilà un boulanger, qu’est-il ? Quelle est

  1. Lettre en français dans l’original.