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LÉON TOLSTOÏ

L’emploi, il ne pouvait le recevoir faute des papiers nécessaires.

Pendant son séjour à Moscou, il écrit à sa tante Tatiana Alexandrovna, le 8 mars :

« Dernièrement, dans un ouvrage que je lisais, l’auteur disait que les premiers indices du printemps agissent ordinairement sur le moral des hommes. Avec la nature qui renaît on voudrait se sentir renaître aussi ; on regrette le passé ; le temps mal employé, on se repent de sa faiblesse, et l’avenir nous paraît comme un point lumineux devant nous, on devient meilleur, moralement meilleur. Ceci, quant à moi, est parfaitement vrai, depuis que j’ai commencé à vivre indépendamment, le printemps me mettait toujours dans les bonnes dispositions dans lesquelles je persévérais plus ou moins longtemps, mais c’est toujours l’hiver qui est une pierre d’achoppement pour moi. — Je m’embrouille toujours.

« Au reste en récapitulant les hivers passés, celui-là est sans doute le plus agréable et le plus raisonnable que j’aie passé. Je me suis amusé, je suis allé dans le monde. J’ai gardé des souvenirs agréables et, avec cela, je n’ai pas dérangé mes finances, ni arrangé c’est vrai[1]. »

Sa lettre suivante est écrite déjà après l’arrivée de son frère Nicolas, du Caucase.

« L’arrivée de Nicolas a été pour moi une sur-

  1. Lettre en français dans l’original.