manger, où j’ai déjà un royalino, que j’ai loué ; un salon meublé de divans, chaises et tables en bois de noyer et couverts de drap rouge, et orné de trois grandes glaces ; un cabinet où j’ai ma table à écrire, mon bureau et mon divan qui me rappelle toujours nos disputes au sujet de ce meuble, et une chambre assez grande pour être chambre à coucher et cabinet de toilette et par-dessus tout cela une petite antichambre.
« Je dîne à la maison avec des stchï[1] et du kacha[2], dont je me contente parfaitement. Je n’attends que les confitures et la nalivka[3], pour avoir tout selon mes habitudes de la campagne.
« J’ai un traîneau pour quarante roubles argent ; c’est un pochevni, une espèce de traîneau très à la mode. Serge doit savoir ce que c’est ; j’ai acheté tout l’attirail pour l’attelage que j’ai pour ce moment très élégant[4]. »
Évidemment sa tante craint beaucoup pour sa conduite à Moscou, lui donne des conseils et tâche de le préserver des mauvaises connaissances, puisque dans la lettre suivante il lui écrit :
« Pourquoi êtes-vous tellement montés contre Islénieff, — si c’est pour m’en détourner — c’est inutile puisqu’il n’est pas à Moscou. Tout ce que vous dites au sujet de la perversité du jeu est très