nal, il n’en avait pas le temps ; il ne le reprit que vers la moitié de 1850, et naturellement il le commence par le repentir, les imprécations contre soi-même, et exprime son intention d’écrire franchement ses souvenirs sur les « trois années de sa vie passées dans la débauche ».
Désirant mener désormais une vie régulière, il se traça un emploi du temps : l’exploitation, le bain, le journal, la musique, le dîner, puis repos, lecture, bain, exploitation.
Mais, naturellement, ces prescriptions et ces règles ne sont point suivies et, de nouveau, il note dans son journal son mécontentement de soi-même. Cette période de lutte morale se prolonge des mois entiers et, tout d’un coup, jaillit une onde de passions tempétueuses qui brise tous les obstacles extérieurs. De même que celui qui se noie s’accroche au moindre fétu, de même Léon Nikolaievitch, entraîné par les passions, s’accroche à l’un des sentiments pouvant le sauver de la perte. C’était l’amour-propre : « Les hommes que je tiens pour moralement inférieurs à moi, accomplissent les actes mauvais mieux que moi, » écrivait-il dans son journal. C’est pourquoi, les actes mauvais le dégoûtent et il y renonce.
La vie calme à la campagne souvent l’aidait à calmer ses passions.
Chose remarquable, il gardait un ton moral, élevé, même dans une occupation aussi vulgaire que le jeu de cartes. C’était peut-être une de ses