moi, au nom de Dieu, au moins une fois dans ta vie. Je veux savoir comment toi et tous les nôtres accepterez cette nouvelle. Demande-leur aussi, de ma part, d’écrire ; quant à moi, j’ai peur de leur écrire ; il y a si longtemps que je ne l’ai fait qu’ils sont probablement tous fâchés. J’ai honte surtout devant la tante Tatiana Alexandrovna, demande-lui pardon pour moi. »
Hélas ! ces bonnes intentions ne pouvaient se réaliser d’un coup. C’est étrange à le dire maintenant de Léon Nikolaievitch, mais alors son frère avait quelque droit de l’appeler « garçon nul ». Léon Nikolaievitch le reconnaît lui-même.
Dans sa lettre du 1er mars 1848, il écrit à son frère :
« Serioja, je pense que tu me traites déjà de « garçon le plus nul » et tu dis vrai. Dieu sait ce que je fais ! Je suis allé sans aucune raison à Pétersbourg ; je n’y ai fait rien d’utile, j’ai seulement dépensé une masse d’argent et me suis endetté. C’est stupide ! C’est affreusement stupide ! Tu ne peux t’imaginer combien cela me tourmente, principalement les dettes qu’il me faut payer le plus vite possible parce que, si je ne les paie pas vite, outre l’argent je perdrai encore la réputation. Avant le prochain envoi, il me faut avoir trois mille cinq cents roubles : douze cents à la Banque des tutelles ; seize cents pour les dettes et sept cents pour vivre. Je sais que tu vas pousser des ah ! mais que faire ? On ne commet la bêtise qu’une