doctrine religieuse n’a pas de part dans la vie, ni dans les rapports des hommes entre eux, et il n’arrive jamais de se rencontrer avec elle, et dans sa propre vie on n’arrive jamais à la consulter. La doctrine religieuse est reléguée quelque part, là-bas, loin du monde et indépendamment de lui. Si l’on se rencontre avec elle, c’est seulement comme avec un phénomène extérieur qui n’est pas lié à la vie. D’après la vie d’un homme, d’après ses actes — alors comme maintenant — on ne peut nullement savoir s’il est croyant ou non. S’il y a une différence entre celui qui professe ouvertement l’orthodoxie et celui qui la nie, cette différence n’est pas à l’avantage du premier.
« Maintenant comme alors, la confession et la profession de l’orthodoxie se rencontrent le plus souvent chez des gens stupides, cruels, et qui se jugent très importants. Et l’esprit, l’honnêteté, la droiture, la moralité se rencontrent pour la plupart chez des gens qui se disent incroyants.
« Dans les écoles on apprend le catéchisme et on envoie les élèves à l’église ; on réclame des fonctionnaires un billet de confession, mais l’homme de notre monde qui n’étudie plus et n’est pas employé d’État, maintenant, et autrefois encore plus, pourrait vivre des dizaines d’années sans se rappeler une seule fois qu’il vit parmi des chrétiens et que lui-même est regardé comme un fidèle de la religion chrétienne orthodoxe.
« De sorte que maintenant, comme autrefois, la