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VIE ET ŒUVRE

Toute la vie de Léon Nikolaievitch à la campagne est remplie de rêves pareils, et de la lutte sincère, sérieuse, contre soi-même, en vue d’arriver à la perfection.

Avec une franchise extraordinaire, il note chaque écart de la règle établie, chaque chute, et se prépare avec un redoublement d’efforts à la nouvelle lutte.

Les relations envers la femme l’inquiètent déjà, et voici quels conseils intéressants il se donne :

« Regarde la société des femmes comme un désagrément nécessaire de la vie sociale, et fuis-les le plus possible.

« En effet, qui nous inculque le luxe, la mollesse, la légèreté de penser et beaucoup d’autres vices, sinon les femmes ? Qui est l’auteur que nous sommes privés des sentiments innés à notre nature : la hardiesse, la fermeté, le raisonnement, la justice, etc. ? La femme est plus assimilatrice que l’homme, c’est pourquoi, dans les siècles de vertu, les femmes étaient meilleures que nous, et dans notre siècle de débauche, elles sont pires que nous. »

De nouveau nous voyons la trace d’idées qui reparaîtront plus tard.

C’est à cette période qu’il faut rapporter aussi les premiers essais philosophiques de Léon Nikolaievitch. En lisant Rousseau, il écrit des commentaires pour ses discours. Son article original, qu’il écrivit en 1846-1847, c’est-à-dire quand il avait dix-huit ans, existe jusqu’à présent. Cet article est