versité, sur la science universitaire, en général. « Le temple de la science » ne quittait déjà plus ses lèvres. Tout en restant sérieux il parlait d’une façon si drôle de nos professeurs que, malgré mon désir de rester indifférent, je finis par rire comme un fou.
« — Et cependant, continuait Tolstoï, nous avons le droit de prétendre à sortir de ce temple de gens utiles et savants.
« Et qu’est-ce que nous donnera l’Université ? Réfléchissez et répondez loyalement. Que nous donnera ce temps-là ?
« Quand nous rentrerons chez nous, à la campagne, à quoi serons-nous préparés ? À qui serons-nous utiles ? » interrogeait-il.
Ils causèrent ainsi toute la nuit.
« Quand le jour commença à poindre, la porte s’ouvrit et le vaguemestre entre. Il nous salua et nous annonça que nous étions libres et pouvions retourner chez nous. Tolstoï enfonça son chapeau sur ses yeux, s’enveloppa de son manteau à col de loutre, me salua de la tête, proféra encore une injure à l’adresse du « temple de la science » et disparut en compagnie de son domestique et du vaguemestre. Moi aussi je me hâtai de sortir et de respirer à pleins poumons, débarrassé de mon interlocuteur et me trouvant sur la neige dans la rue déserte qui s’éveillait…
« Ma tête, lourde comme au sortir de la fumée, était pleine de doutes et de questions que je ne m’é-