Page:Biriukov - Léon Tolstoï, vie et oeuvre 1.djvu/184

Cette page a été validée par deux contributeurs.
140
LÉON TOLSTOÏ

descendit et alla à pied. Quand la voiture se remit en marche on le chercha, mais impossible de le trouver. Le cocher, de son siège, l’aperçut qui filait en avant. On se mit en route, supposant qu’il était parti devant et s’arrêterait quand la voiture le joindrait. Mais ce n’était pas cela. Quand la voiture se rapprocha, il accéléra le pas et quand la troïka accourut au trot il se mit à courir, ne voulant pas, évidemment, monter dedans. La troïka allait très vite, il courait de toutes ses forces, et parcourut ainsi environ trois verstes. Enfin, quand il fut à bout de forces il s’arrêta. On le mit dans la voiture, il étouffait ; il était tout en sueur et n’en pouvait plus. »

La femme de Léon Nikolaievitch, la comtesse Sophie Andrievna, à plusieurs reprises, s’est mise à réunir des renseignements sur la vie de son mari, l’interrogeant pour cela sur son enfance et notant les récits des parents de Tolstoï qu’elle a trouvés vivants. Malheureusement, ce travail n’est pas complet, ni achevé. Néanmoins ces notes sont très précieuses. Nous en citerons quelques extraits, profitant de l’aimable autorisation de leur auteur.

« À en juger d’après les récits des vieilles tantes qui m’ont parlé de l’enfance de mon mari, et d’après ce que j’ai entendu de mon grand-père Isléniev, qui était un grand ami de Nicolas Ilitch, père de Léon Nikolaievitch, le petit Léon était un enfant très original. Par exemple il entrait au salon à reculons, saluait de toute la partie postérieure de