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LÉON TOLSTOÏ

Encouragés par cette réception, quelques jours après ils décidèrent de retourner dans ce jardin. À la grille ils trouvèrent un vieillard qui leur demanda ce qu’ils voulaient. Ils se nommèrent et demandèrent à l’homme de les annoncer au maître. Suzanne n’était pas avec eux.

Le vieux revint et leur dit que c’était un jardin privé dont l’entrée était interdite. Ils partirent tristes et étonnés de ce que le joli visage de leur compagne pût avoir une si grande influence sur la façon dont les étrangers les traitaient.

Voici enfin quelques traits qui montrent l’originalité et même l’excentricité du caractère de Tolstoï adolescent.

« Une fois, nous étions tous réunis à table pour le dîner, m’a raconté la sœur de Tolstoï, Marie Nikolaievna ; c’était à Moscou, encore du vivant de notre grand’mère, quand l’étiquette était très stricte et que tous devaient être là avant l’arrivée de grand’mère et de tante. C’est pourquoi nous étions tous très étonnés de l’absence de Léon. Quand on se fut assis, grand-mère, qui avait remarqué que Léon n’était pas là, demanda au gouverneur Saint-Thomas ce que cela signifiait, si Léon n’était pas puni. Celui-ci, très confus, déclara qu’il ne savait pas, mais que, probablement, Léon allait venir tout de suite, qu’il devait être dans sa chambre pour se préparer. Grand-mère se calma, le sous-maître rentra et vint chuchoter quelque chose à Saint-Thomas. Celui-ci bondit et se leva de table. C’était tellement