jours été un amateur passionné de musique. Je lui demandai de jouer quelque chose, du Beethoven et du Mozart ; puis nous restâmes assis au soleil. Et pendant les deux heures que j’ai passées avec lui, il m’a raconté beaucoup de choses intéressantes, mais pas ce qu’il me fallait. »
Au retour de son voyage en Russie, Skyler fit connaissance, à Iasnaia Poliana, avec Pélagie Ilinichna Uchkov. Voici ce qu’il raconte à ce sujet :
« Le lendemain, à quatre heures, après que j’eus raconté à Tolstoï ma connaissance avec Uchkov, je fus éveillé par un bruit quelconque dans le couloir. La porte de ma chambre s’ouvrit tout d’un coup. Supposant que, par une cause quelconque, mon domestique entrait pour m’éveiller, je m’écriai : « Qu’est-ce qu’il y a ! » La porte se referma et j’entendis, en français : « Il y a… il y a… un homme dans mon lit ! » La porte s’ouvrit de nouveau, et un monsieur, une bougie à la main, parut et demanda : — « Serge, c’est toi ? » — « Non, répondis-je, c’est moi, un hôte de la maison. » Il rit, s’excusa et s’en alla. Mon ouïe était alors si fine que j’entendis l’ordre : « Qu’elle n’entre pas dans le salon et couche sur le divan tant que la famille est en haut, ensuite elle pourra se coucher sur le divan, dans le cabinet du comte. »
« Je compris immédiatement ce qui se passait. J’occupais la chambre de Mme Uchkov, la tante du comte, on me l’avait donnée pour une semaine,