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le Kuntzerlant ou pays de Coutzen et y fit de grands ravages.

En 1240, la guerre recommença. Appuyé par les bourgeois de Cologne, auxquels il fit, à cette époque, de grandes concessions, le belliqueux prélat attaqua le château de Zulpich, mais le comte de Juliers et ses alliés accoururent pour dégager cette place. Après une trêve, bientôt rompue, Conrad s’était dirigé vers le manoir de Bruch sur la Roer (Grevenbroich, près de Montjoie), lorsque l’intervention du fils de l’empereur rendit au pays quelque tranquillité. Conrad, qui venait d’être élu roi des Romains, fit une courte apparition à Liège pour y ranimer le zèle des partisans de son père, et à Cologne où, le 8 avril, il conclut une trêve qui devait durer jusqu’au 3 juin.

C’est le jeune roi qui fut évidemment l’inspirateur d’une démonstration importante tentée par les princes de l’empire au commencement de la même année 1240. Ils écrivirent, tant à Frédéric II qu’au pape Grégoire IX, pour les exhorter à conclure la paix ; dans les lettres qu’ils adressèrent au souverain pontife, ils donnent au chef de l’Eglise l’assurance que l’empereur s’était montré disposé à traiter, et, de commun accord, ils lui envoient le maître de l’ordre Teutonique, Conrad. C’est de Liège et du 2 avril que sont datées les premières, celles des ducs de Brabant, de Lorraine et de Limbourg, des comtes de Gueldre, de Sayn, de Looz, de Juliers, de Luxembourg et de Waleran de Limbourg. Le 8 du même mois, l’archevêque de Cologne et les évêques de Worms, de Munster et d’Osnabruck en écrivirent de pareilles, et il en parvint bientôt à Kome un grand nombre d’autres, parmi lesquelles celles du landgrave de Thuringe, comte palatin de Saxe (écrites le 11 mars), étaient surtout empreintes d’un grand dévouement à la cause impériale. Mais toutes ces exhortations restèrent inutiles, et Grégoire IX persista dans sou système d’inflexibilité.

L’archevêque de Cologne se montrait peu disposé à se prêtera une pacification, et ne se rendit pas à une conférence qui se tint à Francfort ; ses lettres d’excuse n’ayant pas été admises, la guerre reprit avec plus de fureur que jamais. Conrad de Hochstaden avait à lutter contre des ennemis nombreux. Depuis le mois d’octobre 1239, le comte de Looz avait promis au duc Henri II de l’aider de toutes ses forces et, le 11 mars 1240, le comte de Gueldre avait pris le même engagement. Le duc de Brabant se trouvait donc à la tête d’une coalition redoutable. Appuyé par Mathieu, duc de Lorraine, et par les bourgeois d’Aix-la-Chapelle, et à la tête d’une armée où l’on comptait une multitude d’Allemands et de Français, il reparut devant les murs de Lechenich. Au delà du Rhin, les habitants du comté de Berg et d’autres défenseurs de l’Empire assaillirent à l’improviste le château de Medeme et, après s’en être emparés, le détruisirent. Le prélat, plus audacieux que jamais, incendia les villages aux environs de Bensberg, mais sou escorte étant peu nombreuse, il eut tout à coup à combattre la garnison de ce manoir et faillit être cerné etprisparelle ; ilfutblesséàla mâchoire et n’échappa qu’après avoir perdu plusieurs de ses gens. Passant ensuite le Rhin, il marcha contre Bedburg, dont il fit prisonnier le seigneur, Frédéric de Rytferscheidt. Les chevaliers westphaliens accouraient pour faire lever le siège de Lechenich ; mais, à leur arrivée, la paix était conclue ; le duc et l’archevêque s’étaient réconciliés.

Les conditions de l’accord qui fut alors scellé ne sont pas connues ; seulement on sait que le château de Daelhem n’y était pas compris et dut rester entre les mains du duc (déclaration du comte de Gueldre, du 31 août). Le château de Deutz, qui peu de temps auparavant avait été fortifié à grands frais par le prélat et les Colonais, fut pour une moitié inféodé à la maison de Limbourg (le 2 septembre), et ensuite racheté par la ville de Cologne, qui en fit abattre les remparts et le rendit à sa destination de monastère.

En l’année 1241, les maisons princières de Brabant et de Thuringe s’uni-