joués par la bataille de Bouvines, livrée le 27 juillet 1214, et où le duc de Brabant eut grande peine à échapper aux mains des vainqueurs. Menacé d’être attaqué par Frédéric II, qui s’avança jusqu’à Hamal, près de Saint-Trond, il alla trouver le roi et se réconcilia avec lui. L’année suivante, Frédéric fui couronné à Aix-la-Chapelle, le 22 juillet, fut reçu dans Cologne le 4 août suivant, et exerça dans presque tout l’empire une autorité incontestée. Othon IV, réduit à se retirer dans le duché de Brunswick, y mourut sans postérité, le 19 mai 1218.
A partir de cette époque jusqu’à sa mort, le duc régna paisiblement. Il obtint des concessions de domaines et des privilèges de Frédéric II, notamment en 1219 ; il s’était réconcilié avec le roi de France, à qui la comtesse Jeanne avait dû livrer le second fils de Henri Ier, Godefroid de Louvain, resté près d’elle en otage (promesse de Jeanne, datée du 21 octobre 1214). Les relations du Brabant avec l’Angleterre devinrent plus stables après la mort de Jean sans Terre, dont le règne avait été constamment agité. Dans la basse Allemagne l’influence du duc devint de plus en plus considérable, tant par le développement de ses domaines que grâce aux alliances matrimoniales contractées entre des princesses brabançonnes et les comtes de Hollande, de Gueldre, de Clèves, de Juliers et de Looz.
En 1216, Henri Ier prit de nouveau la croix ; mais bien que les papes l’exhortassent à plusieurs reprises à partir pour la Palestine, il n’y alla plus ; plusieurs de ses vassaux, entre autres Walter Berthout, seigneur de Malines, prirent part à la cinquième croisade et se distinguèrent à la prise de Damiette, en 1220 ; quant à lui, il fut sans doute dispensé de les accompagner. Ce fut comme médiateur qu’il intervint dans une querelle entre les héritiers de Philippe, marquis de Namur, et Waleran, duc de Limbourg ; en septembre 1222, il conclut une alliance défensive et offensive avec l’évêque d’Utrecht, qui était constamment en lutte avec ses vassaux de la Frise et fut enfin tué dans un combat terrible, livré en 1226, près de Coevorden.
Lors de l’apparition du faux Baudouin, Henri Ier témoigna à cet aventurier beaucoup de sympathie et alla lui rendre visite à Valenciennes. Ferrand de Portugal, qui avait été fait prisonnier à Bouvines, put alors sortir de prison. Il profita de sa mise en liberté pour réclamer de Henri Ier 15,000 livres qu’il avait payées pour lui à l’évêque de Liège. Après avoir pillé les campagnes du Brabant jusqu’à Assche , le comte négocia un traité qui fut scellé à Huy, le 24 septembre 1227, et mit fin aux débats existants entre le Brabant, d’une part, la Flandre et le pays de Liège, de l’autre. Henri Ier perdit, à cette époque, tout espoir d’agrandir ses domaines du côté de l’est. Il avait espéré obtenir de l’église de Metz ses droits sur Saint-Trond, mais l’église de Liège les acquit au moyen d’un échange, en avril 1227. Il avait revendiqué le patrimoine des Dachsbourg, dont l’héritière, la comtesse Gertrude venait de mourir sans laisser de postérité, et l’évêque de Metz avait promis d’appuyer ses revendications ; ces dernières furent repoussées par le jeune roi Henri ou plutôt par ses conseillers, qui adjugèrent à l’église de Strasbourg les biens des Dachsbourg du côté des Vosges (28 novembre 1226). Quant au comté de Moha, l’empereur Frédéric, le roi Henri et le pape Honorius en assurèrent tous trois la possession à l’église de Liège.
L’archevêque de Cologne, Engelbert, qui fut le premier tuteur du roi Henri, s’était toujours montré l’ami du duc ; son successeur, le duc de Bavière, n’agit pas de même, et le jeune roi, cédant à ses inspirations, montra à plus d’une reprise peu de bienveillance pour le souverain du Brabant. Celui-ci n’en continua pas moins à gouverner ses États avec gloire.
Lors de la guerre qui éclata entre Henri, le nouvel archevêque de Cologne, et le duc de Limbourg, il soutint celui-ci avec beaucoup d’énergie, en 1228 et en 1231. Le 31 août 1232 il conclut avec
