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accumuler de nouvelles à son sujet. Elles lui attribuent des filles (quatre, suivant quelques-uns), dont l’une aurait épousé l’empereur Frédéric (Frédéric Barberousse, mort en 1190). Il fut inhumé à Nivelles, non pas en 1096, comme le dit la Chronique de Sainte-Gudule, mais en 1095 ; l’épitaphe existante à Nivelles, où on dédouble son existence et où l’on fait mourir un Henri III en 1090 et un Henri IV en 1095, mérite une qualification sévère.

Le sceau de Henri III est connu par la reproduction que Butkens en a donnée, d’après la charte originale de la fondation de l’abbaye d’Afflighem. Il est imprimé, ainsi que le dit cet écrivain, " comme dans une escuelle, en certaine paste rougeastre " . On y voit le comte monté sur un cheval, galopant vers la gauche ; il a la tête couverte d’un casque, tient dans la main droite une lance ornée d’une banderole et porte au bras gauche un bouclier, orné de deux bandes en forme de croix. On lit très distinctement sigill. henrici comitis lovaniensis, et l’on y remarque la même incorrection de dessin que dans celui du comte de Flandre Robert II, dont il se rapproche beaucoup.

Alphonse Wauters.

Hériman, dans le Spicilegium de Dachéry, t. XII, p. 877. — Butkens, Trophées de Brabant, t. Ier, p. 88 à 89. — Desreches. — Ernst, Mémoire cité, p. 37 à 40. — De Ram, Mémoire cité, p. 54 à 58. - Le même, Notice sur les sceaux des ducs de Brabant, p. 8. — Wauters, Ce que l’on appelait en Brabant les trêves du comte, dans les Bulletins de l’Académie, 2e série, t. XXXI.


HENRI Ier, duc de Lotharingie et de Brabant, fils de Godefroid III, mort en 1235.

Ce prince, à qui des historiens ont attribué le surnom de Courageux, mérite une attention particulière, car il gouverna le duché de Brabant pendant près de soixante ans, d’abord comme associé à son père, puis seul après la mort de celui-ci. Il fut mêlé à toutes les contestations politiques de son temps et y joua souvent un rôle considérable. Mais, comme son pays n’eut pas, de son temps, d’historien particulier, sa biographie n’est connue qu’imparfaitement, et ses actions ont souvent été racontées avec partialité par des écrivains étrangers.

Le fils aîné du duc Godefroid III naquit, d’après les Annales Parcenses, en 1165. Il ne tarda pas à être associé à son père, car il figure avec lui, sous le titre de dux inclytus, » illustre duc «, dans une charte de l’année 1172, et, avec la simple qualification de duc, dans une donation d’un cens au chapitre de Lierre, en 1180. Il existe une lettre écrite par Philippe de Harveng, abbé de Bonne-Espérance, à un prince du nom de Henri, en qui on croit reconnaître le jeune Henri de Brabant, où on le loue de son zèle pour l’étude et de sa sollicitude pour les églises et la discipline religieuse, et où on l’exhorte à se montrer toujours reconnaissant du soin que son père avait pris de son éducation.

En l’année 1179, le comte de Flandre Philippe d’Alsace et Godefroid III, dans le but évident de resserrer leur alliance, négocièrent son mariage avec la nièce de Philippe , Mathilde , fille puînée de Mathieu d’Alsace, comte de Boulogne. Cette princesse reçut en dot de son oncle 1,500 livres et, de son côté, Godefroid assigna aux jeunes époux Bruxelles, Vilvorde, Uccle, Ruysbroeck et tout ce qu’il possédait entre la Senne et la Flandre. Ce pacte matrimonial, dans lequel on inséra quelques dispositions en prévision d’événements qui ne se réalisèrent pas, fut négocié à Anvers, puis à Bruxelles, avec le concours des principaux seigneurs du duché et des échevins et des bourgeois de la seconde de ces villes. Le roi d’Angleterre Henri II aurait, si l’on en croit Roger de Hoveden, désiré d’autres époux pour les nièces de Philippe d’Alsace et, en particulier, pour Mathilde ; mais son mécontentement, s’il en éprouva, ne dura pas. Ce fut peut-être pour l’apaiser que Henri Ier fit, en 1179, un pèlerinage à Cantorbéry, à la suite du roi de France Louis VII et du comte de Flandre et en compagnie du comte de Guines Baudouin et de l’avoué de Béthune. Toute cette noble compagnie débarqua à Douvres, le mercredi 22 août.

Le jeune duc alla, en 1182, rejoindre l’armée de Philippe d’Alsace, qui s’était