Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 9.djvu/286

Cette page n’a pas encore été corrigée

543 HOUTERMAN — HOUTHEM 544 le genre. Le catalogue de Terwesten et De Hout mentionne assez souvent les deux noms en les attribuant à deux personnages, mais nous croyons qu'il s'agit d'un même individu. Le vieux catalogue du musée de Bruxelles le cite sous le nom de Van Houtter. Nous croyons qu'il s'agit de T. Van Hout. Le nouveau catalogue ne mentionne plus ni le nom, ni le tableau. Dans tous les cas, c'était un artiste de beaucoup de talent, dont les tableaux avaient sans doute été attribués à quelque artiste de renom.

Ad. Siret.


HOUTERMAN (Marc), grand musicien du siècle de Palestrina, né à Bruges vers 1537 et mort à Rome en 1577. Organiste remarquable, Houterman fut appelé en cette qualité à la basilique de Saint-Pierre, pendant que Palestrina y dirigeait les chœurs. Son talent de virtuose était si brillant, qu’on ne craignit pas de graver sur sa tombe qu’il avait été le prince des musiciens de son temps (musicorum sui temporis facile princeps). Il semble donc qu’il ait été, sur le terrain de la virtuosité, aussi grand que l’incomparable Palestrina le fut comme compositeur. Houterman avait épousé Jeanne Gavadia, une savante musicienne (musices scientissima), née vers 1546 et décédée en 1572. Les amis et exécuteurs testamentaires de Marc Houterman, Assentius Martinez, Philippe Peccati et Henri de Roover, lui élevèrent, dans l’église Santa-Maria dell’ Anima, où le grand organiste avait été inhumé, un monument sur lequel on lit l’épitaphe suivante :

D. 0. M.

MARCO HOUTERMANO BRUGENSI
VIRO AMABILI ET MUSICORUM SUI TEMPORIS
FACILE PRINCIPI
VIX ANN. XL
OBIIT NONIS FEBR. MDLXXII
ET
JOANNAE GAVADIAE MARCI UXORI
PUDICISSIMAE ET MUSICES SCIENTISSIMAE
VIX. ANN. XXVI
OBIIT VIII KAL. SEXTILIS MDLXXII
ASSENTIUS MARTINEZ
PHILIPPUS PECCATI
ET HENRICUS DE ROVER
TESTAMENTI EXECUTORES P.

Alphonse Goovaerls.

Bertolotti, Artisti Belgi ed Olandesi à Roma, p. 311 — Gaillard, Epitaphes des Neerlandais enterrés à Rome, p. 123. - Fétis, Biogr. univ. des musiciens, 2e éd., t. IV, p. 374. — Van der Straeten, La Musique aux Pays-Bas, t. VI, p. 501.


HOUTHEM (Jean DE), seigneur de Houthem-Sainte-Marguerite, etc., magistrat. Il était licencié en droit et pratiquait probablement comme avocat, lorsque le conseil souverain de Brabant ayant été réorganisé ensuite de lettres patentes de la duchesse Marie de Bourgogne du 6 juin 1477, il y fut admis en qualité de conseiller. Gracé à ses aptitudes et à sa connaissance du droit, quoique licencié seulement, il ne tarda pas à devenir premier conseiller et chef titulaire de cette cour (lettres patentes du 27 décembre 1483). Finalement, Maximilien d'Autriche lui conféra la charge de chancelier par ses lettres datées de Francfort le 15 février 1485, en remplacement de Charles de Groote, chevalier, décédé. D'après la Chronologie historique des chanceliers et conseillers du conseil de Brabant, ouvrage manuscrit attribué à Foppens, mais qui a eu un continuateur, les états de Brabant s'opposèrent à cette nomination [1] parce que de Houthem n'était pas Brabançon de naissance, qualité requise par la joyeuse entrée. Foppens ajoute même que, pour lever cette difficulté, l'empereur Frédéric III érigea en baronnie la terre de Houthem-Sainte-Marguerite, apanage du chancelier, par lettres patentes données à Anvers le 21 septembre 1488, conséquemment à plus de trois années d'intervalle. Quant à l'érection, le fait est exact; mais il ne l'est pas, croyons-nous, quant au motif énoncé par Foppens. En effect, Jean de Houthem descendait en ligne directe d'une ancienne famille du Brabant qui comptait parmi ses nombreuses possessions la terre précitée, où elle paraît avoir résidé de père en fils. « On rapporte de ce chancelier, » lit-on encore dans la Chronologie historique, « une particularité singulière. Lorsque, au mois d'octobre 1496, tous les Pays-Bas étaient en fêtes et réjouissances pour la grande alliance contractée par l'archiduc Phi-

  1. Foppens lui donne la date fautive du 15 mai 1485 et M.A. Wauters, celle du 15 février 1486-1487. Le 15 février 1485, d'après le style suivi à Francfort, est la date indiquée dans la registre n° 2427 de la chambre des comptes. Elle est donc officielle.