Page:Biographie nationale de Belgique - Tome 9.djvu/20

Cette page n’a pas encore été corrigée

11 HELMONT — HEMBYZE 12

Dans la préface du Synodicon belgicvm, page VIII, Mgr de Ram a consigné égale- ment la reconaissance qu’il lui devait à de nombreux titres. N’ayant d’autre ambition qua celle d’être utile, Van Helmont ne publia aucun ouvrage, mais il légua ses manuscrits, matériaux pré- cieux pour l’histoire ecclésiastique, aux archives de l’archevêché de Malines, dont il avait eu longtemps la direction.

Parmi les manuscrits de Van Helmont conservés à Malines nous citerons :

l° Histoire de l'église et du chapitre de Notre-Dame au delà de la Dyle à Malines, 2 vol. in -fol. — 2° Kalendarium cum antiquo necrologio ecclesiæ parochialis B.M. Virginis trans Dyliam Mechliniæ, ex autogrnpho mss diligenter exscripsit P.-J. Van Helmont, vol. in-fol. — 3° Archiepiscopatus Mechliniensis suppressio et nova erectio ac ejuis circumscriptio, vol. in-fol. — 4° De reliquiis sancti Rumoldi et jubilæo anni 1825, vol. in-fol. — 5° Capitulum Mechliniense, 2 vol. in-fol. — 6° Mechliniensis archiepiscopi , vicarii generales, judices synodales, etc., 2 vol. in-4o. Le docteur Van de Velde a beaucoup profité de cette dernière collection, qu’il désigne sous le titre de : Codices Helmontii A et B.

E.-H.-J. Reusens.

HELMONT {André VAN), ou HEL-MONTANUS, humaniste, natif de Grave (ancien Brabant). Il a publié : Commentarii in invectivas orationes Ciceronis et Sallustii, dans un recueil de commentaires sur les discours de Cicéron, édité à Bâle, chez Operin.

Emilie Van Arenbergh.

Sweertius, Athen. belg. — Foppens, Bibl. belg.

HELMONT (Lucas-Gassel VAN), peintre. Voir Gassel (Van).

HEMBYZE (Jean VAN), célèbre agitateur et tribun flamand, né à Gand le 9 juillet 1513, mis à mort dans la même ville le 4 août 1584. Il appartenait à l’aristocratie par la naissance, mais non par le caractère ni les idées ; son éducation avait été très soignée ; il connaissait bien l’antiquité, parlait avec une égale facilité la plupart des langues vivantes, et, grâce à de fréquents et lointains voyages, il possédait une rare connaissance des hommes et des choses. Tant d’avantages à la fois le destinaient à jouer un rôle marquant dans la révolte des Flamands contre le régime espagnol. Il ne se pressa cependant pas d’intervenir. On ne trouve son nom sur aucune des listes des signataires du Compromis des nobles de 1506. Son début politique paraît avoir été une protestation éclatante contre le prince d’Orange, l’archiduc Mathias et la Pacification de Gand. Il n’admettait pas qu’en temps de révolution l’on put se montrer généreux ou confiant sans être dupe. En cela il n’avait pas toutà fait tort ; où il pèche, c’est en refusant d’accepter une direction dans l’intérêt de la cause commune ; c’est en avouant franchement son intention de séparer les destinées de nos provinces flamandes de celles de nos provinces wallonnes dont l’attitude l’inquiétait, et qui, en effet, ne tardèrent pas à rentrer sous le joug de nos anciens maîtres par amour du repos. Quelques-uns de ses contemporains ont accusé Hembyze d’avoir voulu se faire comte de Flandre, mais c’est là sans doute une calomnie. Il était foncièrement républicain, et le titre de Premier de Gand, qu’on lui donna quand il fut bourgmestre de sa ville natale, semble avoir suffit à son ambition. S’il en avait été autrement, il est probable que sur les monnaies, qu’il fit frapper comme dictateur, on verrait son effigie en lieu et place des armories de la ville de Gand et des siennes. L’historien Brandt dit de lui qu’il était l’ennemi juré de toute servitude et de toute adulation. Mais ce n’est là que l’un des côtés de la grande figure d’Hembyze. Disons, pour compléter son portrait, qu’il combattait à outrance le sentimentalisme en politique et l’indiftérentisme en religion, et que ceux qui prétendent le contraire le calomnient à plaisir ou par ignorance. Si l’on tient compte des temps et des lieux, on ne pourra se refuser de convenir que Hembyze était logique en mettant son intolérance sectaire au niveau de celle de ses adversaires politiques et reli-