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sérieuse réputation. Il eut de nombreux travaux pour les églises de Bruxelles quelques années après le siège de cette ville en 1695, mais sa santé délicate ne put résister à tant de besogne et il mourut au moment où sa vogue s’affermissait. Le musée de Gand possède de lui un Christ en croix. A Augsbourg, sous son nom, figure au musée un Dentiste dans son cabinet, et à Darmstadt le Portrait d'un chanoine et des Paysans buvant. Dans l'église de Tamise (Flandre orientale), on voit de lui un grand et curieux tableau représentant le Christ parmi les apôtres, et autres personnages. Toutes les figures, au nombre de vingt-deux, sont des portraits des membres des familles de Segers et Van Memmelen de Bruxelles. La couleur de ce tableau est tournée au noir, mais on peut encore y signaler la puissance de la touche, la largeur de la facture et l’originalité de la composition. C'est Van den Bogaerde, dans son Land van Waes, qui, le premier, attribue cette vaste toile à J. Van Helmont. Il se pourrait qu'elle fût du père, au lieu d’être du fils, ainsi que le font supposer les costumes.

Ad. Siret.


HELMONT (Charles-Joseph VAN), musicien, compositeur, né à Bruxelles le 19 mars 1715, mort le 8 juin 1790, appartenait à cette famille d’une double célébrité, scientitique et littéraire, qui fut une des gloires de la Belgique au xviie siècle. Il avait pour bisaïeul Henri Van Helmont, frère de Jean-Baptiste, le médecin-physicien-poète, seigneur de Mérode ; il était le fils et le petit-fils de deux peintres distingués. Lignée de savants et de littérateurs d’un côté, d’artistes peintres et musiciens de l'autre, réunissant en même temps la double illustration de la naissance et du patriotisme.

Nous ne connaissons rien de l’éducation musicale de Charles-Joseph Van Helmont. L’auteur de la Biographie des musiciens semble même avoir ignoré son existence comme artiste compositeur. Ce que nous savons de lui est du aux investigations de M. Ed. Vander Straeten. Nous ne pouvons que transcrire ici le résultat de ses recherches. Charles-Joseph fut directeur de la musique de l'église de la Chapelle et de la chapelle royale espagnole, puis organiste, et enfin maître de chapelle à Sainte-Gudule. Il s'exerça tour à tour dans la musique sacrée et dans la musique profane. Ce qu’il paraît avoir écrit de plus remarquable est un Divertissement, qui, selon toute vraisemblance, aura été exécuté à la rentrée de Charles de Lorraine, comme gouverneur des Pays-Bas, le 23 janvier 1749. A cette occasion, un Te Deum fut chanté à Sainte-Gudule. Notre pays, délivré d’une domination tyrannique, fêtait avec enthousiasme le retour d'un prince aimé du peuple. La pièce de Van Helmont avait pour titre : « Le Retour désiré , divertissement pour la paix, mis en musique par Charles-Joseph Van Helmont, maître de musique de l'église collégiale des Saints Michel et Gudule. Bruxelles, 1749, in-8p de 13 pages. « Petite partition gravée sur cuivre et devenue si rare qu’on la dit introuvable. « Cette partition, dit M. Vander Straeten, émane d’un musicien de talent. Le style de chaque couplet ou air a quelque chose de noble qui empêche de le confondre avec les chants d'opéra proprement dits. Il est plutôt religieux que théâtral. La déclamation et l'expression des paroles sont convenablement observées. Chaque personnage a son langage distinct. Le caractère calme qui règne d’un bout à l’autre de la pièce ne permettait pas que l'harmonie fût riche ni variée. Il est possible, toutefois, que la symphonie pittoresque interjetée entre les morceaux de chant ait fourni au compositeur l'occasion de renforcer le coloris de ses accords et de donner un libre cours à son imagination. L'accompagnement se faisait d’ailleurs au clavecin, et une simple basse chiffrée suffisait pour guider le chant. L'harmonie, bien qu'incorrecte parfois, décèle un musicien expérimenté. Selon le goût de l'époque, le sujet est symbolisé par des personnages allégoriques empruntés à la mythologie. L'intrigue est nulle ;