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Didyme et O Thoma Apostole, et un hymne en l’honneur de la Vierge : Ave quam, etc., qui se chantaient à Lobbes, et quelques autres (Chronic. Folcuini contin.).

À cette liste il faudrait ajouter, selon Mabillon, une vie en vers de saint Landelin, et une vie de sainte Berlendis, qui n’est manifestement pas de lui, et dont l’auteur semble avoir vécu dans la seconde moitié du XIe siècle. Quant au Vita Hadelini, Koepke, qui a fort bien examiné les titres d’Heriger à la paternité des ouvrages indiqués ci-dessus, croit qu’il en faut laisser l’honneur au seul Notger.

Le style d’Heriger ne manque pas d’élégance et attache par sa bonhomie, bien qu’il ait les défauts de son temps, faisant trop souvent étalage d’une fausse richesse, visant à l’effet dans certains morceaux oratoires, comme par exemple les préfaces, en mettant dans la bouche de ses personnages de longs discours remplis de réminiscences classiques. En somme, il donne une idée avantageuse de la culture littéraire dans le royaume d’Allemagne au Xe siècle.

On fera grâce au lecteur de la liste de tous les ouvrages où il est parlé d’Heriger, et on lui signalera seulement les principaux travaux modernes, dans lesquels sont repris ceux des prédécesseurs ; ce sont, après l’Histoire littéraire qu’il faut toujours citer (t. VII) : Voss, Lobbes, son abbaye et son chapitre. Louvain, 1865. — Fétis, Biographie universelle des musiciens, s. v. Heriger. — G. Kurth, Notice sur un manuscrit d’Heriger et d’Anselme (Comptes rendus des séances de la commission royale d’histoire, 1875). — Wattenbach, Deutschlands Geschichtsquellen im Mittelalter, 5te Auflage. Berlin, 1885, t. Ier, et principalement la magistrale étude de R. Koepke, en tête de son édition d’Heriger (Monumenta Germaniæ historica, t. VII).

G. Kurth.

HERINCX (Guillaume), évêque d’Ypres, né à Helmond (Brabant septentrional), décédé dans sa ville épiscopale le 17 août 1678. Après avoir étudié la philosophie à l’université de Louvain et obtenu, comme élève de la pédagogie du Porc, la sixième place à la promotion générale de la faculté des Arts, en 1636, il entra dans l’ordre de Saint-François au couvent des Récollets de la ville universitaire. Il s’y distingua par son érudition et son talent oratoire. Les différentes fonctions qu’il remplit successivement l’obligèrent à de fréquents voyages en pays étrangers, et le mirent dans l’occasion d’exercer son influence salutaire dans la plupart des contrées de l’Europe. Nommé à l’évêché d’Ypres en 1667, il fut sacré à Bruxelles dans l’église des Frères-Mineurs, le 24 octobre de la même année, et fit son entrée solennelle à Ypres, le 21 novembre suivant. Il n’administra son diocèse que pendant quelques mois, car il mourut le 17 août de l’année qui suivit son sacre. Il fut enterré dans le chœur de sa cathédrale, à droite du fameux Corneille Jansenius, un de ses prédécesseurs sur le siège épiscopal d’Ypres.

On a de lui :

Summæ theologicæ scholasticæ et moralis partes quatuor. Antwerpiæ, Petrus Bellerus, 1660 ; 4 volumes in-folio, I (xx-338-xxxiii) ; II (xx-490-xlix) ; III xxi-576-lxxx) ; IV (xxviii-594-lxii) pages. C’est un traité théologique fort estimé.

E.-H.-J. Reusens.

Van de Velde, Synopsis monumentorum, III, p. 813.

HÉRIS (Guillaume), plus connu sous le nom de frère Herman de Sainte-Barbe, poète latin et auteur ecclésiastique, né à Liège, en 1657, mort à Namur en 1724. Héris entra dès l’année 1676 au couvent des Carmes déchaussés à Liège. Ce moine aimait beaucoup la poésie latine, pour laquelle il ne manquait pas d’aptitude. Mais, par malheur, il se livra entièrement au mauvais goût dominant à son époque pour les vers tautogrammes, les acrostiches, anagrammes et nugæ difficiles de toute espèce. Dans ce genre, il se distingua vraiment d’une façon étonnante, ce qui fait beaucoup rechercher ses productions par les curieux. On a du frère Herman :