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la vie de Charlemagne par Éginhard, le Martyrologe et le Liber de temporibus de Beda, la Passion des saints Pierre et Paul, la vie des saints Euchère, Valère et Materne ; deux vies de saint Servais ; celles des saints Amand, Bavon, Chlodulfe, Trond, Remacle, Remy, Lambert ; les chartes des rois, les archives de Liège et de Stavelot, la correspondance des évêques, etc. Étant donnés son zèle et son érudition, et aussi le puissant concours qu’il dut trouver dans le chef du diocèse et du pays, on est en droit de supposer qu’aucun des documents liégeois écrits avant son temps ne lui avait échappé : et cette circonstance est importante, parce qu’elle permet d’apprécier à leur juste valeur tout ce que les historiographes du XIIIe siècle ont cru pouvoir ajouter à ses récits. On ne peut que louer la stricte fidélité avec laquelle Heriger reproduit ses sources sans les altérer en rien, et la bonne foi avec laquelle il avoue son ignorance à l’occasion. Parfois, mais rarement, on voit percer en lui la pointe de l’esprit critique, comme lorsqu’il énonce ses doutes sur la parenté prétendue de saint Servais avec Notre-Seigneur. Ses considérations philosophiques sur l’histoire attestent les préoccupations d’une intelligence distinguée. La chronique d’Heriger a été publiée pour la première fois par Chapeaville, mais d’après un texte interpolé par Gilles d’Orval, dans le tome Ier de son recueil historique intitulé : Gesta Pontificum Tungrensium Trajectensium et Leodiensium. Liège, 1612. M. Koepke en a donné une excellente édition en 1846, dans le t. VII des Monumenta Germaniæ historica, et, depuis lors, l’auteur de cet article a fait connaître un texte qui contient des variantes importantes, et qui était resté entièrement inconnu à l’éditeur allemand.

Nous possédons encore quelques autres écrits d’Heriger ; ce sont : 1. Un fragment d’une Vie métrique de saint Ursman, abbé de Lobbes, qui fut son premier ouvrage. Il en a cité quelques vers au chapitre III de sa Chronique, où il se désigne lui-même sous le nom de Quidam metricanus. Elle avait, paraît-il, 1008 vers hexamètres (Voir ce fragment dans Mabillon, Acta SS. Ord. S. Bened. sæc III, pars II, p. 551). — 2. Un Vita Landoaldi, écrit à la demande des moines de Saint-Bavon, à Gand, et sous le nom de Notger. Il est de 980. Le manuscrit original, revêtu du sceau de Notger, se trouve aux archives de l’État à Gand. (Acta SS. Mart. III). — 3. Dicta Domini Herigeri abbatis de corpore et sanguine Domini. Cet ouvrage fut publié pour la première fois par Cellot (Historia Gottescalci. Paris, 1655), puis par Pez (Thesaurus anecd. nov., I, pars II, p. 113 et suiv.) qui l’attribue au pape Gerbert. Il est bien d’Heriger, comme l’ont démontré Mabillon (Acta SS. Ord. S. Ben., sæc VI, II, p. 591 et xxi) et Koepke. (Voir ci-dessous). L’auteur, qui fait preuve d’une grande érudition théologique, y prend parti pour Paschase Radbert contre Raban Maur dans le fameux débat sur l’Eucharistie. — 4. Epistola Herigeri abbatis ad Hugonem. C’est probablement son dernier ouvrage. Il fut composé entre 990 et 999 pour répondre à Hugo sur quelques difficultés chronologiques soulevées par le comput de Denys. Heriger, de son côté, y pose sept questions de chronologie à son correspondant ; la troisième, qui offre de l’intérêt pour l’histoire du diocèse, montre que le consciencieux écrivain n’était pas encore débarrassé des scrupules que lui avaient suggérés les légendes racontées dans le commencement de sa Chronique (Voir Martène et Durand, Thesaurus anecdot. I, p. 112).

Il avait encore écrit les ouvrages suivants, qui sont perdus :

1. De Adventu Domini celebrando. C’est le titre approximatif d’un ouvrage sous forme de dialogue entre Heriger et l’évêque d’Utrecht Adelbold. Il y établissait qu’on ne peut célébrer que quatre dimanches de l’Avent. — 2. Regulæ numerorum super abacum Gerberti, dont Pez et Oudin ont encore eu des manuscrits, et dont le premier a même reproduit quelques lignes. — 3. De divinis officiis libri II, lui est attribué par Trithemius. — 4. Les antiphones O Thoma