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tère de Saint-Jean qu’il avait fondé.

Crantzius, poussé par cette fréquente et pieuse illusion qui s’exagère les mérites des défunts, va jusqu’à lui décerner les palmes de l’immortalité : Immortale nomen cum plurima laude relinquens apud posteros. Il signale, parmi ses œuvres, une homélie sur l’Évangile, Stabat juxtà Crucem, comme un monument littéraire, remarquable par la profondeur de la pensée et l’élégance du style. Mais, pressé sans doute par la vérité, il finit par atténuer ses éloges et par avouer que Henri de Brabant excellait surtout par sa piété sincère.

Émile Van Arenbergh.

Arnoldus, Chronica Slavorum, apud Pertz, Monumenta Germaniæ, t. XXI, passim. — Crantzius, Saxonia et Metropolis, éd. 1574, l. VI, ch. 29, 31, 43. — Crantzius, Historia ecclesiastica, sive metropolis, de primis christianæ in Saxonia mitiis, deque ejus episcopis. Francofurti, 1576, in fol, lib. 7, cap. 2, p. 170. — Hist. litt. de la France, t. XIV, p. 608. — Jöcher, Allgem. Gelehrten-Lexicon. — Possevin, Apparatus sacer. — Fabricius, Bibl. med. et infimæ latin., t. III, p. 669. — Hist. ecclés. d’Allemagne, 1712, t. II, p. 336.

HENRI, surnommé de Bruxelles, eut quelque réputation comme mathématicien, comme computiste et comme philosophe. Il était moine bénédictin de l’abbaye d’Afflighem et florissait vers l’an 1310. De ses nombreux ouvrages, aujourd’hui perdus, on ne connaît que certains titres. Il écrivit un traité intitulé : Calendarium pro incensionibus lunæ ad punctum investigandis. Fabricius substitue avec raison au mot incensionibus le mot accensionibus dans ce titre donné par Jean Tritheim : en effet, dans ce calendrier, Henri de Bruxelles prédit le jour, l’heure, la minute où, chaque mois, la lune recommence à briller, accendi. On cite encore de lui : Liber de ratione computi ecclesiastici ; — De compositione astrolabii ; — De usu et utilitate astrolabii.

L’Histoire littéraire de la France lui attribue, en outre, un recueil de Quodlibeta, manuscrit no 16089 du fonds latin de la Bibliothèque nationale de Paris, et des : Quæstiones super libris Posteriorum, manuscrit no 2302 de la Bibliothèque impériale de Vienne.

Émile Van Arenbergh.

Hist. litt. de la France, XXVII, 105. — Biblioth. des écriv. de l’ordre de Saint-Benoît, par un relig. bénéd. de la congrég. de Saint-Vannes. — Tritheim, De Scriptor. eccles., 100 et Annales Hirsangiensium, II, 81. — Fabricius, Bibl. lat. med. et inf. latin., VIII. — Foppens, Bibl. belg. — Sanderus, Chorogr. sacra Brabantiæ, I, 46.

HENRI DE COURTENAY, comte de Namur, fils de Pierre de Courtenay, comte d’Auxerre, et de Yolande, comtesse de Namur, né vers 1213, décéda vers la fin de l’année 1228. Son frère aîné étant mort en 1226, sans avoir été marié, Henri encore mineur, lui succéda. Au moment de prendre le gouvernement de son comté, il était en France, et placé sous la tutelle d’Enguerrand III, seigneur de Coucy. Pendant les deux années du règne de Henri, aucun événement remarquable ne se passa dans son comté. Lui-même ne fit aucun acte dont la mémoire ait été conservée par un document contemporain.

Ch. Piot.

Chronicon Alberici. — Villehardouin, Histoire de la conquête de Constantinople, avec le récit et le supplément par Ducange. — De Marne, Histoire du comté de Namur, édit. de Paquot.

HENRI DE DINANT. On est fort pauvre en détails biographiques sur Henri de Dinant. On ne connaît, en effet, ni le lieu, ni la date de sa naissance ; on ne pourrait dire qui étaient ses parents, on ignore comment il vécut, on ne sait au juste ni où ni quand il est mort. L’essentiel nous a cependant été conservé, et grâce aux historiens, tant ceux du xiiie que ceux du xive siècle, il est du moins possible d’écrire le récit de ces années héroïques où Henri de Dinant tenta d’assurer, dans sa patrie, aux gens de métiers, une coopération active au gouvernement communal (1253-1257).

Comme Wat-Tyler sorti des rangs du peuple[1], Henri de Dinant ne fut point toutefois, ainsi que le démagogue anglais, un agitateur turbulant et dangereux. Son éloquence, sans doute enflammée et naïve comme celle que Froissart met dans la bouche de John Bull, avait

  1. On dit généralement, sur l’autorité de Fisen, que Henri de Dinant appartenait à la noblesse (vir nobilis nomine Henricus Dionantius, II, i, p. 3), mais Hocsem, qui est, pour cette époque, la véritable source historique, ne l’appelle jamais autrement que quidam Henricus de Dionanto ou simplement demagogus. Tous les historiens liégeois font d’ailleurs reprocher à Henri par Arnould des Prez son humilitatem generis.