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gravures, le titre de citoyen de chacune de ces villes.

Il a dessiné et gravé les fleurs du Florilegium novum (Francfort, 1612-18) et l’Anthologia magna. Ces gravures ont été très-utiles aux brodeurs, aux fabricants et, en général, à l’art industriel. Les figures des ouvrages suivants lui sont dues : Theatrum anatomicum (1621); — Bibliotheca calcogaphica, etc. (1650); — Tractatus posthumus J. J Boissardi, etc.

Les gravures principales de son œuvre sont les cinq planches citées à l’article de son père, ainsi que les frises représentant des danses et des marches de soldats, le Triomphe de Jésus-Christ d’après le Titien, le Mariage de Rebecca et deux Suites d’emblèmes. Le Blanc donne cent huit titres de ses gravures. Jean-Théodore fut le plus fort graveur de la famille; bien qu’il ait moins de réputation que son père, il lui est supérieur.

Quant à Jean Israël, son frère cadet, tout ce que l’on en sait, c’est qu’il fut fréquemment associé aux travaux entrepris par la famille; il est certain qu’il y prit une part active et brillante; mais on ne trouve nulle part une pièce revêtue de son nom seul. A partir de 1612 il n’est plus question de lui.

Ad. Siret.

BRY (Thiry DE), orfèvre et habile ciseleur liégeois du XVIe siècle a laissé un grand nombre d’objets d’art dont quelques-uns ornaient encore nos églises à la fin du siècle dernier. Le trésor de la cathédrale de Saint-Lambert possédait plusieurs calices dus au ciselet de cet artiste distingué, ainsi que trois petites chasses en cuivre doré, exécutées sous le règne de Georges d’Autriche (1544-1557) et renfermant des reliques des saints Hubert, Remacle et Hadelin.

Thiry de Bry, fils d’un autre Thiry, dit le vieux, qui exerça aussi l’état d’orfèvre fut nommé en 1536 commissaire de la cité de Liége. De son mariage avec Agnès de Herve naquirent plusieurs enfants, notamment Théodore, dont l’article précède et une fille qui épousa Noël de Fexhe, bourgmestre de Liége en 1553.

Ul. Capitaine.

Abry, Hommes illustres, p.301. — De Villenfagne, Recherches sur l’histoire de Liége, t. II, p. 323. — Vanden Steen, Histoire de la cathédrale de Saint-Lambert, pp. 201 et 210.

BRYAS, (Jacques DE), homme de guerre. L’ancienne, noble et célèbre famille des Bryas, illustrée par ses services militaires, tire son nom d’une seigneurie située en Artois. Au XVe siècle, elle se divisa en deux branches, et l’aînée vint, au siècle suivant, se fixer dans le pays d’Entre-Sambre-et-Meuse, par la nomination de son chef, Jacques de Bryas, au gouvernement héréditaire de Marienbourg, forteresse construite au temps de Charles-Quint, pour défendre les frontières des Pays-Bas, du côté de la Champagne et de la Picardie, contre les incursions des Français. Cette charge importante, en ce temps-là, fut remplie successivement par Jacques de Bryas, troisième du nom, baron de Morialmé, mort le 12 décembre 1623, à Marienbourg, par Charles, créé comte de Bryas (31 mai 1649), et par Henri de Bryas, seigneur de Grange;celui-ci en fut dépossédé par la cession de Marienbourg à la France, en vertu des articles 39 et 116 du traité des Pyrénées (du 7 novembre 1659).

Malgré les relations qu’elle conservait en Artois, à cause de ses possessions territoriales et du rang qu’elles lui procurèrent dans la noblesse de cette province, la famille de Bryas, établie entre Sambre et Meuse, était considérée comme belge. A la baronnie de Morialmé, sa résidence habituelle[1], première pairie de Liége et donnant siége à l’état noble de la principauté, elle avait joint les seigneuries de Thy-le-Bauduin, de Hansinne et, plus tard, elle acquit les terres franches de Revin et Fumay. Elle contracta des alliances avec des familles belges; enfin, après la perte de l’Artois (1659), elle resta fidèle au gouvernement des Pays-Bas et lui rendit des services assez importants pour mériter à plusieurs de ses membres, une mention toute particulière dans cet ouvrage.

Jacques de Bryas, fils de Jacques, dit de Bristel, chevalier, seigneur de Bryas, Bristel et Hernicourt et de Jeanne du Plessis, est né à Bryas, en Artois, en 1512. Il entra

  1. Le comte Charles-Marie de Bryas, chef de la maison, posséde encore le château de Morialmé et les propriétés qui en dépendent.