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Ghistelles. Ce fut Gheldolf de Bruges qui le premier porta le titre de seigneur de la Gruuthuse et qui le transmit à ses descendants. Ce nom de Gruuthuse, qui signifie maison de la Gruute, a pour origine un impôt que Gheldolf, alors capitaine de la ville de Bruges, prélevait à son profit sur la fabrication de la bière.

Lorsque Baudouin, comte de Flandre, appelé plus tard Baudouin de Constantinople, partit pour l’Orient, Gheldolf de Bruges, qui était revêtu de la dignité de Rewaert de Flandre, fut chargé de veiller à la défense des côtes depuis Calais jusqu’à L’Écluse. Le sire de Ghistelles lui fut adjoint pour ces importantes fonctions et ils devaient, de moitié, supporter les frais de l’entretien des digues. Ne pouvant suffire aux dépenses qu’entraînait cette charge, les seigneurs de la Gruuthuse et de Ghistelles obtinrent du comte de Flandre le droit de prélever un impôt sur toutes les marchandises qui sortiraient des ports de Flandre.

En 1235, Florent IV, comte de Hollande, avait fait proclamer un tournoi à Haerlem ; le sire de la Gruuthuse s’y fit remarquer parmi les illustres chevaliers qui prirent part à cette fête. Cette même année des pirates anglais ayant fait subir des dommages considérables à des marchands de Bruges, la comtesse de Flandre, Jeanne de Constantinople, envoya demander à la cour d’Angleterre, réparation du dommage causé à ses sujets et ce fut le sire de la Gruuthuse qui fut chargé de remplir cette mission auprès du roi Henri III. Il s’en acquitta avec un zèle et une prudence auxquels le monarque anglais, dans la réponse qu’il adressa à la comtesse Jeanne, se plut à rendre hommage.

Bon Albéric de Crombrugghe.

BRUGES (Jean DE), médecin, astronome, né à Bruges. XVIe siècle. Voir Jean de Bruges.

BRUGES (Liévine), miniaturiste. XVIe siècle. Voir Bening (Liévine).

BRUGES (Pierre DE), fondeur de canons. XIVe siècle. Voir Pierre de Bruges.

BRUGES (Rodolphe DE), mathématicien, né à Bruges. Voir Raoul de Bruges.

BRUGES (Roger DE), peintre, xve siècle. Voir Vander Weyden (Roger).

BRUGGHEMAN (Nicolas), orateur et négociateur, vivait à Gand, vers le milieu du XVe siècle. Le nom de Nicolas Bruggheman, moine de l’ordre des Jacobins, est mentionné, pour la première fois, en l’année 1464. Il fut, à cette époque, chargé de prêcher la guerre sainte dans la ville de Gand. Ses vertus, l’éloquence entraînante qui l’avaient rendu populaire dans sa ville natale, le désignaient en quelque sorte pour cette haute mission. Une multitude immense se pressait autour de lui, sur le marcbé du Vendredi le 18 mars 1464, et, à la voix du fervent prédicateur, l’enthousiasme de la foi se réveilla de toutes parts. Les Gantois se rangèrent en grand nombre sous les ordres d’un capitaine, nommé Hector Hughe ou De Costere, et partirent pour la croisade. Plusieurs d’entre eux sont cités dans le Dagboek der gentsche collatie; cependant il n’y est pas fait mention de Nicolas Bruggheman, bien que tout porte à croire qu’il voulut accompagner ses compatriotes afin de soutenir leur courage. L’on sait, en effet, que plusieurs moines s’associèrent aux périls de cette expédition lointaine.

Les Gantois choisirent Nicolas Bruggheman pour remplir le rôle de médiateur entre eux et leur prince, lorsque le comte de Charolais, devenu duc de Bourgogne, fit son entrée solennelle à Gand. A la porte de la ville, le nouveau duc trouva sept cent quatre-vingt-quatre bannis ; prés d’eux se tenait Nicolas Bruggheman qui, dans son discours, l’exhorta à pardonner à ces malheureux et à modérer les rigoureuses conditions du traité de Gavre. Les habitants de Gand avaient bien placé leur confiance car si le résultat espéré ne fut pas complétement atteint, il ne faut l’attribuer qu’à leur imprudence : compromit le succès que la modération de leur délégué eût peut-être obtenu. A peine sorti des murs de Gand, après les troubles de la Saint-Liévin, le duc de Bourgogne songeait à révoquer des concessions qui lui avaient été arrachées par la violence ; deux échevins et un pensionnaire de la ville furent