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pulation de la paroisse étant, à cette époque, décimée par une épidémie, Brialmont se dévoua avec la plus grande abnégation au service des malades. En 1609, il devint examinateur synodal et peu après fut nommé grand pénitencier du chapitre métropolitain. Il affecta sa fortune à la fondation de canonicats dans l’église de Notre-Dame au delà de la Dyle; on l’installa, le 5 septembre 1643, doyen du nouveau chapitre et il fut enterré dans l’église dont il était le bienfaiteur. Dismas de Brialmont était fort éloquent et jouissait d’une grande réputation comme prédicateur. Une partie de ses sermons et de ses discours a été publiée.

Emm. Neeffs.

Table généalogique de la famille de Corten-Azevedo. — Notes inédites de Egide Smeyers. — Piron, Levensbeschryving.

BRIARD (Jean) ou BRIARDUS, dont le nom vulgaire a quelquefois dans les sources la forme de Briaert, célèbre théologien du premier siècle de l’Université de Louvain, mort en 1520. Quoique né à Belœil, bourg du territoire d’Ath en Hainaut, il prit lui-même dans l’école le surnom d’Athensis ou Atensis, et c’est ainsi qu’il est appelé plus d’une fois dans les écrits du temps, sans mention de son nom de famille. On manque jusqu’ici de données sur sa première éducation et sur sa jeunesse; mais on le voit parmi les sujets brillants des Facultés de Louvain avant la fin du XVe siècle. Il fut désigné pour professer la philosophie au Collége du Faucon, et c’est comme représentant de la Faculté des arts qu’il entra, le 1er octobre 1492, dans le conseil de l’université. Les succès qu’il obtint dans la discussion publique des questions théologiques lui frayèrent le chemin du doctorat. On a placé jusqu’ici la date de sa promotion solennelle au grade de docteur en théologie au 21 juin 1491, le jour même où Adrien Boyens, qui devait être appelé plus tard au souverain pontificat, reçut le même grade à Louvain (Fasti acad., p. 97); cependant il y a des raisons de douter si cette promotion n’eut pas lieu après l’an 1497 (voir l’ouvrage cité ci-après de M. l’abbé Reusens, p. 164, note). En tout cas, nous voyons Briard dans des relations étroites avec son éminent condisciple tant que celui-ci résida en Belgique; il entra comme lui dans la Faculté de théologie et y enseigna; il traita des questions tout à fait semblables à celles qu’Adrien avait discutées publiquement et qu’il fit imprimer; c’est même à la suite des dissertations théologiques, philosophiques et morales du futur pape que l’on a conservé des dissertations de notre docteur. L’édition la plus ancienne du recueil où celles-ci ont trouvé place est celle de Louvain, 1518, in-folio, sortie comme la première (1515) des presses de Thierry Martens (voir la Biographie de cet imprimeur par le P. Van Iseghem, Malines, 1852, n° 85 et n° 126, pages 249-251, 284-285). Le titre du volume annonce le travail de Rriard, faisant suite à celui d’Adrien, de la manière suivante : Excellentissimi viri, artium itidem et sacræ Theologiæ professoris eruditissimi. M. Ioannis Briardi Athensis, ejusdem Academiæ vice-cancellarii quæstiones quodlibelicæ, cum aliis nonnullis ejusdem. Les mêmes pièces ont été réimprimées avec le principal ouvrage plus d’une fois dans le demi-siècle qui suivit l’édition de Th. Martens; Paris, 1522; ibid., 1527; Lyon, 1546 et 1547 (voir l’ouvrage de M. Reusens, cité ci-dessous, pp. xxv-xxviii). On attribue également à Briard une dissertation du même genre : Quodlibeticum de causâ indulgentiarum, imprimée à Leipzig l’an 1519, format in-4o. Comme théologien et comme professeur, Jean Briard avait acquis une haute estime dans l’ancienne Alma Mater et dans la ville universitaire; il fut appelé deux fois aux honneurs du rectorat (1505 et 1510), alors que cette charge était semestrielle, et il fut élu à la dignité de vice-chancelier, quand Adrien, qui en était revêtu depuis l’an 1497, abandonna toutes ses fonctions de Louvain pour se charger de l’éducation du jeune Charles-Quint. Briard vit son ami comblé d’honneurs en Espagne comme évêque de Tortose, et ensuite comme cardinal, jouissant d’une influence toujours plus grande dans les conseils du prince belge qui était destiné à l’empire. Mais il ne vécut pas assez longtemps