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à cette époque pour entraîner une semblable décision. Nous serions plus porté à supposer que Bresnial, esprit actif et entreprenant, s’est, laissé aller à faire de la chirurgie et de la pharmacie et que cette concurrence a soulevé les réclamations des apothicaires et des barbiers. Toujours est-il qu’il continua à siéger dans ce collége, dont il était préfet en 1714.

Bresmal n’est guère connu aujourd’hui que par l’étude qu’il a faite des sources minérales du pays de Liége et des localités avoisinantes. Sous ce rapport, il a rendu d’incontestables services. Plusieurs de ses travaux sur la composition et les propriétés médicinales des eaux de Spa, d’Aix-la-Chapelle, de Borcette, de Chaudfontaine, de Huy, de Niveset, du Gadot, etc., méritent de fixer l’attention, bien qu’ils ne présentent, pour la partie chimique, qu’un intérêt assez secondaire. Bresmal se servait peu des réactifs, mais il examinait au microscope le résidu de l’évaporation des eaux; c’est ainsi qu’il y a reconnu « des sels alumineux, nitreux, et d’autres semblables au sel marin. » En revanche il dissertait volontiers sur les réactions des esprits acides et alcalins, des soufres, etc. Ses considérations médicales se distinguent par la même prolixité d’explications pétrochimiques sur les esprits vitaux, acides et alcalins. Bresmal a publié : 1° Lettres sur les eaux minérales d’Aix et de Borcette. Aix-la-Chapelle, 1687, in-12. — 2° Avis aux anatomistes pour la découverte des nouveaux chemins conduisant l’urine des intestins à la vessie, avec un petit traité de l’hydrophobie. Liége, Bronckart, 1699, in-12. — 3° La circulation des eaux ou l’hydrographie des minérales d’Aix et de Spa. Liége, Bronckart, 1700, 3 vol. in-12 figures. — Même édition avec un nouveau titre et la date 1718. Cet ouvrage n’est en paitie que le développement des Lettres n° 1. Bresmal cite souvent les travaux de ses devanciers Fusch, Gerincx, De Heer, etc., mais il les traite avec un sans-façon d’autant plus déplacé que lui-même a souvent besoin de grande indulgence. — 4° Lettre sur les eaux minérales de Brée, imprimée vers 1700, probablement en placard, avec le texte flamand en regard. — 5° Descriptio seu analysis fontis S. Ægidii mineralis ferruginei prope Tungros. Leodii, De Milst, 1700, in-18 de 95 pages. — 5° Description ou analise des eaux minérales ferrugineuses de la fontaine proche de la ville de Tongres. Liége, De Milst, 1701, in-12 de 78 pages. Traduction de l’ouvrage précédent, dont il parut également une édition flamande. L’auteur retracte sa première interprétation du célèbre passage de Pline : Tungri Civitas Galliæ fontem hahet insignem... Plus éclairé, il reconnaît que ce naturaliste n’a pas eu en vue les sources de Spa, mais bien la fontaine de Tongres. Le docteur H. G. Driesen donna, en 1796, une nouvelle édition de ce livre, qu’il fit suivre de ses propres observations et de quelques-unes des dissertations que le baron de Villenfagne publia, en faveur de Tongres, dans l’Esprit des Journaux. Elle parut la même année en français à Hasselt et en flamand à Maestricht. — 7° Hidro-analise des minérales chaudes et froides de la ville d’ Aix-la-Chapelle, divisé en deux parties. Liége, De Milst, 1703, in-12 de xvi et 176 pages. Quelques exemplaires, avec le titre rajeuni, portent la rubrique : Aix-la-Chapelle, Barchon, 1728. Bresmal analysa les eaux d’Aix et publia ses observations à la demande et aux frais du Magistrat de cette ville. Il soutient que « la fermentation centrale est la seule cause efficiente de la chaleur des eaux, action qui est continuée par les particules hétérogènes de la terre et par les ferments acides. » — 8° Défence des eaux minérales de la fontaine du Gadot scituée dans le vallon de Chaudfontaine. Lettre à M. Dubar, docteur en médecine, à Maestreck. Liége, Bronckart, 1714, in-12 de 48 pages. Le docteur Chrouet ayant critiqué dans un de ses ouvrages l’analyse des eaux du Gadot, approuvée en 1711, par le Collège des médecins de Liége, Bresmal répondit par cette Défence, à laquelle Chrouet répliqua par une Lettre à un ami, servant de réponse à un livre qui a pour titre : Défence, etc. Liége, 1714, in-12 de 24 pages. La polémique n’en resta pas là. Bresmal fit paraître une nou-