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vrages suivants : 1° Iets over de hollandsche taal, noch voor, noch tegen, latende elk dienaengaende vry en onverlet als naer goedvinden, in eenige familiere brieven. Gent, by A. B. Steven. 1823. In-8°, 146 p. — 2° Gentsche almanack voor den jare 1823, kunnende dienen voor een Nieuwjaers-gift. Gent, by J. Begyn. In-8°, 188. p. — 3° Verslag van den procureur fiscael in den rade van Vlaenderen, gedaen in 1664, over eene vrouw wegens tovery verbrand. (V. Belgisch Museum, VIII, 115).

Ph. Blommaert.

CANNE (Guisbert Silvius DE), seigneur de Spauwen et de Mopertingen (Limbourg), tribun populaire, plus connu sous le nom de Guy de KANNE, fut tué le 29 mars 1486, dans une émeute, sur les degrés de la cathédrale de Saint-Lambert de Liége (v. l’art. Antoine de Berghes). Les historiens liégeois le dépeignent sous les couleurs les plus sombres, comme un brouillon, un esprit méchant, d’une cruauté féroce, ne reculant devant aucun moyen pour satisfaire son avidité et son ambition effrénée. Attaché à Guillaume d’Arenberg, il prit part à la bataille de Hollogne-sur-Geer (1483), où Maximilien d’Autriche fit essuyer une sanglante défaite au Sanglier des Ardennes. Guy était du nombre des gentilshommes qui avaient été d’avis de ne point engager le combat; non-seulement il y perdit sa peine, mais il fut fait prisonnier. Guillaume ne voulut pas d’abord entendre parler d’arrangements : telle était son exaspération que, le jour même de sa rentrée à Liége (11 mai), deux anciens bourgmestres, députés vers lui pour le supplier de détourner de la cité les malheurs dont elle était menacée, furent mis à mort par ses ordres. Le pays de Liége fut livré pendant toute une année à la plus affreuse anarchie, jusqu’au moment où l’on apprit que l’élection de l’évêque Jean de Hornes venait d’être ratifiée par le pape Sixte IV. Alors Guillaume se décida à négocier : la paix de Tongres fut conclue (1484), et le Sanglier, Mambour de Liége, figura au premier rang dans le cortége qui escorta le nouveau prélat, venant prendre solennellement possession de son siége. Ici nous voyons reparaître Guy de Kanne, porteur de la verge rouge de justice. Il ne devait pas tarder à échanger cet insigne contre le glaive des vengeances, terrible entre ses mains. Lorsque Guillaume d’Arenberg, victime d’une indigne trahison, eut été décapité à Maestricht, son frère Everard et son neveu Robert jurèrent de ne point laisser un tel attentat impuni. Ils en appelèrent au peuple liégeois, par l’intermédiaire du bourgmestre Jean le Pollain, et firent comminer l’exil perpétuel contre les citoyens qui s’aviseraient de quitter la ville dans ces circonstances, la peine de mort contre quiconque désapprouverait leurs projets, enfin l’interdiction des portes de la ville à l’évêque, s’il se présentait accompagné de plus de soixante cavaliers. Une garnison allemande, de 1,500 hommes, fut introduite dans les murs de la cité, ce qui ne laissa pas que de jeter une grande inquiétude parmi les habitants paisibles. Ces troupes étaient à la dévotion de Guy, à qui fut dévolu en outre le commandement de toutes les forces du pays, et en réalité une autorité dictatoriale. Sur ces entrefaites, les d’Arenberg ayant recruté çà et là des soldats d’aventure, s’étaient « mis aux champs. » Robert s’empara du château de Stockhem, pour tenir Maestricht en échec. Everard se jeta sur Hasselt et ravagea le comté de Looz. Guy de Kanne lui vint à la rescousse en l’aidant à prendre Saint-Trond, d’où il ramena captif l’abbé Antoine de Berghes (v. ce nom); il établit ensuite son quartier-général au château de Curange et mit à feu et à sang tout le pays de Hornes. De retour à Liége, il apprit qu’un certain Pierre de Rocka, seigneur de Montfort-sur-Ourthe et bailli du Condros, exerçait sur les masses populaires une influence de jour en jour plus considérable. Pierre de Rocka[1], disent les historiens, était un homme de la même trempe que Guy; or

  1. Mélart donne à ce personnage le nom de Rolbe; Placentius l’apelle Pierre à Roche. Il tenait à la famille de Gaillard de Rocka, qui avait exercé les fonctions de grand-mayeur de Liége, sous la régence de Guillaume d’Arenberg.