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plus important, publié en 1532, est intitulé : Goettlicher und Heilger Schrifft von vielen jaren verdunckelt, und durch unheylseme leer und lerer (aus Gottes Zulassung) verfistert, Restitution und Besserung ; durch den hochgelehrten Johannem Campa, s. l. les autres sont : — 1o  Sendschreiben an den Koenig von Danemark, dont la date et le lieu d’impression nous sont inconnus ; — 2o  Widderlegung der loci theolog. Melanchtonis, qui appartient à l’année 1532.

On a cru longtemps que Campen était originaire du pays du Clèves ; la preuve du contraire, outre les témoignagnes que nous pourrions citer, s’appuie sur ce fait qu’en 1553, à la requête du prince-évêque de Liége, son souverain légitime, dont il n’avait cessé d’encourir la disgrâce par ses tentatives de conversion souvent renouvelées sur le territoire liégeois et ses écrits qui constituaient, au point de vue juridique, le crime de lèse-majesté divine et humaine, il fut jeté en prison à Clèves et détenu pendant plus de vingt-cinq ans. Une autre version veut que Campen ait été condamné à une prison perpétuelle pour avoir, dans ses écrits, attaqué le dogme de la trinité consubstantielle et être revenu dans le pays malgré la sentence de bannissement portée contre lui. Nous la citons pour mémoire.

C.-A. Rahlenbeck.

Gerdes, Historia reformationis, vol. III. — Treschsel, Die protestantischen Antitrinitarier von Faustus Socin., Heidelb., 1839. — Foerstemann, Album academicæ Wittemb. — Gab. Prateoli, De vitis, sectis et dogmatibus omnium hereticorum qui ab orbe, etc., Cologne, 1569. — Berg’s Reformations Geschichte von Julich, Cleve und Berg., Hamm., 1826. — Schellhorn, Amœnitates hist. ecclesiast. et litt., Francof., 1737-38.

CAMPENE (Corneille VAN), chroniqueur, né à Gand, le 24 juin 1516, mort le 7 novembre 1567. Il fit partie de la magistrature de sa ville natale et remplit différents emplois, nommément ceux d’échevin de la Keure, de Vindere, de bourgmestre et d’autres. C’est comme chroniqueur surtout qu’il mérite une mention. Il annota tous les faits remarquables survenus dans la ville de Gand et ses environs, dès l’origine des dissensions religieuses du XVIe siècle, jusqu’au 5 avril 1571. On a vu que Corneille van Campene est mort en 1567 ; l’œuvre a donc été continuée et n’est pas exclusivement son travail. C’est son frère Philippe qui, à sa demande, en a fait la continuation jusqu’au 5 avril 1571 ; elle se compose de trois cent neuf pages, grand in-4o, d’une petite écriture. Corneille van Campene appartenait au parti catholique ; sa chronique fait le pendant de celle du père De Jonghe, ainsi que de celle connue sous le nom de De Kempenaere. Elle est cependant beaucoup plus complète, surtout pour ce qui concerne la première partie. En effet, on y rencontre des particularités que l’on chercherait vainement ailleurs, et qui sont d’autant plus intéressantes qu’elles concernent les personnes qui ont joué un rôle dans des événements de cette époque de troubles. Ce qui en augmente encore l’intérêt, ce sont les renseignements donnés par l’auteur sur les objets d’art, tableaux, sculptures, orfèvreries, etc., détruits par les iconoclastes. Non-seulement Van Campene les fait connaître, mais il en donne l’historique. D’après le titre de son manuscrit, il y avait une première partie, qui n’a pas été retrouvée et dont on ignore le sort.

La chronique inédite des frères Van Campene n’a point de copie. Philippe van Campene en fit une traduction en latin, conservée à la bibliothèque royale, à Bruxelles, sous le no 16,892 (Fonds Van Hulthem). Cette traduction porte le titre de Diarium rerum Gandavensium ab anno 1566 ad annum 1585 ; per magistrum Philippum Campenæum, regii provincialis Flandriæ Concilii quondam causarum patronum. Annorum 1566-1577. Cette version latine, que l’on regardait comme l’originale, fut, au XVIIIe siècle, traduite en flamand, par J. P. van Male, curé de Bovekerke, ou par Zeger-Ignace Van de Vivere, licencie en droit et notaire apostolique à Gand ; le manuscrit fait pareillement partie du même dépôt et porte pour titre : Dach register van geschiedenissen van de stede van Ghendt, tsedert den 5 julii 1566 tot 15 junii 1585, door Ghillies de Kempenaere. On voit qu’on y avait traduit fautivement le nom de Campenæus en celui de De Kempenaer ; c’est sous ce dernier nom que