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duché de Clèves, même dans le monde officiel, depuis le jour où l’on y avait publié la confession de foi composée autrefois par Érasme. Ce mouvement fut arrêté net par la publication de l’Intérim rendu obligatoire en 1548 dans tout l’empire. Buscoducensis refusa de se soumettre à cette loi; il se démit de ses charges et se rendit à Brême où il savait avoir dans le comte Christophe d’Oldenbourg un chaud protecteur et dans Jacques Præpositus, ce qui valait mieux encore, un vieil ami. N’ayant pu obtenir, en 1549, la superintendance de l’Ost Frise par suite de l’opposition de l’ancien titulaire, le célèbre Jean a Lasco, et du parti zwinglien, il alla tristement finir ses jours comme pasteur dans la petite ville de Blankenburg. Gerdès suppose que Henri Buscoducensis, qui joua un certain rôle comme chapelain de Christian III, roi de Danemark, était le fils de notre Nicolas. Rien ne le prouve. Nous croyons que M. Altmeyer est plus près de la vérité en le disant son frère. Henri Buscoducensis, en effet, était déjà instituteur à Brême en 1528.

C.-A. Rahlenbeck.

Erasmi, Epistolæ ad diversos. Basilæ, 1521, p. 663. — Epist. ab ill. et clar. viris edit. Gabbema, 1654, pp. 78, 90, 91. — J. Heidemann’s, Vorarbeiten zu einer gesch. des höh. Schulwesens in Wesel, 1853. — H.-Q. Janssen’s, Jac. Præpositus. Amst. 1862, pp. 31, 237, 245. — J.-P. Berg’s, Reformationsgeschichte der Länder Jülich. Clève, etc., 1826, p 110. — J.-C. Diercxens, Antwerpia, 1773. III, 342. — P. Bartels, Joannes a Lasco, 1860, p. 34. — Mertens en Torfs, Geschiedenis van Antwerpen. V, 387-90 — Revue trimestrielle, v. 53e, p. 85. — Gerdesii scrinium antiquarium v. II, p. II, 651-52.

BUSCOM (Guillaume-E. VAN), sculpteur, naquit à Malines, en 1758. Il était fils d’un intelligent tailleur de pierres et destiné à exercer le même état. Mais le jeune garçon suivait les cours de l’Académie et ses rapides progrès firent bientôt donner une autre direction à ses études; il apprit à modeler auprès du statuaire Verhulst et son application fut si soutenue, qu’en 1779, à peine âgé de dix-neuf ans, il obtint le premier prix d’architecture et de perspective. Les conseils de ses professeurs l’engagèrent à se consacrer exclusivement à la sculpture, pour laquelle il montrait des dispositions spéciales. A cet effet, il se rendit à Anvers et entra dans l’atelier des statuaires De Smet et Van Hursel, tout ensuivant assidûment les cours académiques. Il avait pour condisciple un jeune homme plein d’avenir, sculpteur comme lui, et nommé Joseph Camberlain. En 1781, ces deux jeunes gens partirent ensemble pour Paris, afin d’y chercher des maîtres plus renommés et surtout afin d’y étudier les magnifiques modèles qui y abondent. À cette époque, on le sait, l’art avait beaucoup dégénéré et notre pauvre école ne comptait que quelques rares talents parmi une foule de médiocrités. Van Buscom choisit pour maître le sculpteur Duré et passa, avec grand fruit, plusieurs années dans son atelier. Revenu dans sa patrie, il y ouvrit une école où se formèrent plusieurs artistes de mérite, entre autres l’excellent sculpteur J. B. de Bay, depuis établi à Paris. Malheureusement, la révolution française vint le surprendre au milieu de ses travaux. Comme bien d’autres, il dut abandonner ses foyers et fuir sa ville natale, car les fureurs révolutionnaires ne respectaient pas même le talent. Après avoir erré quelque temps, sans domicile fixe, il alla s’établir à Alost où il devint directeur de l’Académie et où il mourut en 1831. Parmi les ouvrages de Van Buscom, on remarque le Neptune qui orne la fontaine de la place Saint-Pierre, à Malines, et la belle Chaire de vérité de l’église primaire d’Alost.

Ad. Siret.

BUSCUM (Pierre VAN), écrivain ecclésiastique, né à Malines vers 1620, décédé à Gand le 28 novembre 1689. Issu d’une famille de condition médiocre, le jeune Van Buscum fut envoyé à Louvain, où il fit son cours de philosophie à la Pédagogie du Lis. A la promotion de la Faculté des Arts, qui eut lieu en 1640, il obtint la quatrième place sur cent quatre-vingt-onze concurrents. S’étant décide à embrasser l’état ecclésiastique, il fut reçu au collége du Pape Adrien VI, et y demeura six ans pour s’appliquer à l’étude de la théologie. Après ce terme, il prit le grade de licencié en théologie, et fut nommé curé de Saint-Sauveur à Gand. Il devint pléban de Saint-Bavon, dans la même ville, le 23 juin 1651. En 1666, il fut pourvu d’un canonicat simple