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compagnons d’étude. Déjà durant sa vie, Jean Berchmans avait été considéré comme un saint ; plusieurs enquêtes sévères de l’Église vinrent confirmer plus tard l’opinion de ses contemporains, et Pie IX, par décret du 9 mai 1865, le plaça au rang des bienheureux.

La maison où naquit Berchmans existe encore à Diest ; elle se trouve vers l’extrémité de la rue qui va de la Grand’Place à la rue du Castor.

La vie de ce saint jeune homme a été retracée dans presque toutes les langues de l’Europe ; nous avons particulièrement consulté la dernière et la plus complète biographie qui le concerne : celle publiée en 1865, à Louvain, par le P. Vanderspeeten.

Eugène Coemans.

*BERCKEL (Théodore-Victor VAN), graveur en médailles et monnaies, ne à Bois-le-Duc (ancien Brabant) le 21 avril 1739 et mort dans cette ville le 19 septembre 1808. Dès son enfance, il montra le goût le plus prononcé pour l’étude des beaux-arts et apprit rapidement le dessin. Il choisit pour spécialité la gravure en médailles, qui lui inspirait une prédilection toute particulière, et il s’y appliqua avec ardeur chez Marne, graveur de l’hôtel de la monnaie, à Clèves. Revenu en Hollande, il alla se fixer à Rotterdam, où il se maria, et continua sans autre guide que son génie, à s’initier dans les secrets et la pratique de son art. Sa réputation grandit si rapidement qu’il n’avait guère que trente-six à trente-sept ans, lorsque le prince Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas autrichiens, l’appela à la monnaie de Bruxelles, pour lui en confier la direction en même temps que la gravure des coins que faisait exécuter le gouvernement. En peu de temps, grâce aux belles médailles de Van Berckel, artiste de l’école d’Hedlinger, qui porta, en Allemagne, la gravure à un haut point de perfection, l’établissement belge acquit un renom qu’il n’avait point atteint jusque-là. L’artiste hollandais rendit ainsi un service signalé à la Belgique, et pendant vingt ans ses productions honorèrent le pays où l’avait attiré l’illustre protecteur que, malheureusement, il perdit trop tôt, : le prince Charles de Lorraine mourut au château de ïervueren le 4 juillet 1780. Quand la France républicaine conquit les Pays-Bas, Van Berckel se réfugia en Autriche, et fut attaché à la monnaie impériale de Vienne, avec le titre de graveur adjoint. Mais cette place secondaire n’était digne ni de lui, ni de son talent ; il la quitta bientôt, avec une modique pension, qui ne récompensait guère ses longs services. Découragé, il se revint en 1803 dans sa ville natale, et vécut livré au repos, au sein de sa famille, l’une des plus anciennes de Bois-le-Duc. Ce fut là le terme de sa carrière artistique.

Les médailles de Van Berckel sont, presque toutes, fort recherchées des numismates, et le méritent. Voici la nomenclature des principales : 1768, Médaille commémorative du vingt-cinquième anniversaire du mariage de messire Van Osy. — 1770, méd. idem, de la construction du temple luthérien à Amsterdam ; idem, Fête séculaire de la construction de l’hôtel de ville à Amsterdam. — 1772, idem, Incendie du théâtre d’Amsterdam ; idem, Fête bisséculaire de la délivrance de Flessingue ; idem, Naissance du prince d’Orange (Guillaume Ier des Pays-Bas) ; idem, Guillaume V, prince d’Orange, même événement ; idem, Expulsion des Espagnols hors de la Frise ; idem, Délivrance de la Brille et de Flessingue. — 1773, idem, Entrée de Guillaume V, prince d’Orange, gouverneur de la Frise, à Leeuwaerde ; idem, Clément XIV, suppression des jésuites ; idem, Fête bisséculaire de la délivrance d’Alkmaar. — 1774, idem, Naissance de Guillaume-Georges-Frédéric d’Orange ; idem, Fête bisséculaire de la délivrance de Leyde ; idem, Mort d’Elandus van Steveren, pasteur à la Haye. — 1775, idem, Fête bisséculaire de l’érection de l’Université de Leyde ; idem, Entrée solennelle à Bruxelles du baron Christian de Bartenstein, primus de Louvain ; idem, Jubilé de Saint-Romuald, à Malines ; idem, Érection de la statue de Charles de Lorraine, à Bruxelles ; — 1776, idem, Vingt-cinquième anniversaire du gouvernement du duc de Brunswick, à Bois-le--